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Vitamine A : la clé pour une bonne vue, une peau saine et une immunité renforcée

🖊️ Article mis à jour le 7 octobre 2025

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Et si un simple nutriment pouvait protéger vos yeux, booster vos défenses immunitaires et sublimer votre peau ? Ce nutriment existe, et c’est la vitamine A. Présente sous forme de rétinol dans les produits animaux et de bêta-carotène dans les végétaux colorés, elle joue un rôle clé dans le renouvellement cellulaire, la vision et l’équilibre du système immunitaire.

Le hic ? Une carence en vitamine A peut avoir des conséquences sérieuses, allant de troubles de la vue à une vulnérabilité accrue face aux infections.

👉 Dans cet article, je vous propose de découvrir tout ce qu’il faut savoir sur cette vitamine : ses bienfaits, les signes de manque, les meilleures sources alimentaires, ainsi que les précautions à prendre pour en tirer pleinement profit.

I. Qu’est-ce que la vitamine A ?

La vitamine A est une vitamine liposoluble, c’est-à-dire qu’elle se dissout dans les graisses et est stockée principalement dans le foie. Elle existe sous deux grandes formes :

1. Les deux grandes formes de vitamine A

Un médecin pose avec un flacon de vitamine A devant lui.

La vitamine A est une vitamine liposoluble indispensable, initialement découverte dans la rétine, d’où son nom rétinol [1].

Elle existe sous deux formes principales dans notre alimentation [2] :

  • La vitamine A préformée (rétinol, esters de rétinyle), présente dans les aliments d’origine animale : foie, poissons gras, œufs, produits laitiers ;
  • Les provitamines A, en particulier le bêta-carotène, que l’on retrouve dans les fruits et légumes colorés comme les carottes, la patate douce, la mangue ou encore les épinards.

2. Conversion et biodisponibilité

Une fois ingérée, la vitamine A doit être transformée pour être utilisée par l’organisme :

  • Le rétinol d’origine animale est directement assimilable [3] ;
  • Le bêta-carotène d’origine végétale doit d’abord être converti en rétinal, puis en rétinol, grâce à des enzymes présentes dans l’intestin et le foie.

Cette conversion n’est pas égale chez tout le monde : elle peut être influencée par des facteurs génétiques, la présence de graisses dans l’alimentation ou encore l’état nutritionnel de la personne [4]. Nous y reviendrons plus loin dans l’article.

💡 Bon à savoir : environ 80 % de la vitamine A est stockée dans le foie, ce qui en fait une réserve stratégique pour l’organisme [3].

3. Les rétinoïdes : une grande famille de molécules

Sous le terme de “vitamine A”, on regroupe en réalité une famille de composés appelés rétinoïdes. Les rétinoïdes naturels incluent :

  • le rétinol (forme active la plus connue) ;
  • le rétinal, impliqué dans la vision ;
  • l’acide rétinoïque, qui joue un rôle clé dans la régulation de l’expression des gènes ;
  • les esters de rétinyle (formes de stockage, comme le palmitate de rétinyle).

Les rétinoïdes synthétiques sont classés en plusieurs générations, allant de la trétinoïne et l’isotrétinoïne de première génération, à l’acitrétine et l’etretinate de deuxième génération, jusqu’aux molécules plus récentes comme l’adapalène et le tazarotène de troisième génération. Ils sont largement utilisés en dermatologie pour traiter l’acné, le psoriasis, certaines kératoses et ralentir les signes du vieillissement cutané.

II. Les bienfaits de la vitamine A

La vitamine A, un nutriment liposoluble essentiel, joue un rôle critique dans de nombreux processus physiologiques. Ses bienfaits, étayés par la recherche scientifique, s’étendent de la vision à la fonction immunitaire.

1. Vision et santé des yeux

La vitamine A est indispensable à une vision optimale. Elle est un composant clé de la rhodopsine, un pigment photorécepteur présent dans la rétine qui absorbe la lumière et est essentiel pour la vision en conditions de faible luminosité (vision scotopique) [5].

Une femme qui a des problèmes aux yeux, elle se fait ausculter par un ophtalmologue.

Une carence en vitamine A altère la régénération de la rhodopsine, conduisant à une héméralopie (cécité nocturne) [6].

Au-delà de la vision nocturne, la vitamine A contribue à la santé oculaire globale. Elle est cruciale pour l’intégrité des cellules de la cornée et de la conjonctive. Une carence sévère peut entraîner une xérophtalmie, une sécheresse oculaire pathologique avec opacité de la cornée qui peut évoluer vers la cécité (perte de la vue) [7].

Des études observationnelles suggèrent également qu’un apport alimentaire adéquat en vitamine A, notamment sous forme de caroténoïdes provitaminiques comme la lutéine et la zéaxanthine, est associé à un risque réduit de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) en agissant comme un filtre lumineux et un antioxydant dans la macula (centre de la rétine) [8].

2. Peau, cheveux et muqueuses

La vitamine A est vitale pour le maintien et le renouvellement des tissus épithéliaux sur le corps [9]. Au niveau de la peau, elle favorise la prolifération des kératinocytes et régule le processus de kératinisation. Elle aide ainsi la peau à se renouveler correctement et à éviter que les cellules mortes ne s’accumulent de façon anarchique. C’est ce mécanisme qui explique pourquoi la vitamine A améliore la texture de la peau et limite la sécheresse. Son action antioxydante aide également à neutraliser les radicaux libres responsables du photo vieillissement cutané [10].

En dermatologie, les dérivés synthétiques de la vitamine A (rétinoïdes topiques et oraux) sont des traitements de référence pour des affections comme l’acné (en prévenant l’obstruction des follicules) et le psoriasis (en normalisant le cycle de vie des cellules de la peau) [11].

La vitamine A maintient également la santé des cheveux et des ongles. De plus, elle est essentielle à l’hydratation et à l’intégrité des muqueuses qui tapissent les voies respiratoires, le tube digestif et la bouche, formant une barrière primaire contre les pathogènes [9].

3. Système immunitaire

La vitamine A est si cruciale pour la fonction immunitaire qu’elle est souvent surnommée « la vitamine anti-infectieuse« .

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Elle joue un rôle fondamental dans le développement et la différenciation des globules blancs, en particulier des lymphocytes, qui sont aux premières lignes de la défense de l’organisme [12].

Elle renforce l’immunité innée en maintenant l’intégrité des barrières muqueuses et en favorisant l’activité des cellules macrophages. Elle est tout aussi importante pour l’immunité adaptative, en régulant la production de cytokines et la réponse des lymphocytes T et B [13].

💡 Bon à savoir : l’immunité innée agit comme un bouclier immédiat qui bloque tout intrus, tandis que l’immunité adaptative est plus fine, elle apprend à reconnaître chaque microbe et s’en souvient pour mieux protéger le corps la prochaine fois. Pour en savoir plus sur le système immunitaire, lisez notre article : Système immunitaire faible : causes, symptômes et solutions naturelles pour renforcer vos défenses avant l’hiver.

Cette modulation améliore les défenses contre les infections virales et bactériennes, notamment la rougeole et les infections diarrhéiques. Des méta-analyses ont montré que la supplémentation en vitamine A chez les enfants carencés réduit significativement la morbidité et la mortalité globale liées aux maladies infectieuses, ainsi que la sévérité des complications des maladies respiratoires et digestives [14].

4. Croissance, reproduction et développement

La vitamine A est indispensable pour une croissance normale, le développement embryonnaire et la reproduction. Elle régule l’expression des gènes codant pour les facteurs de croissance et est nécessaire au développement squelettique [15].

Chez l’adulte, elle est vitale pour la fertilité masculine en soutenant la spermatogenèse, et pour la fertilité féminine en contribuant au développement placentaire et à la santé de l’embryon [16].

Pendant la grossesse, un statut adéquat en vitamine A est crucial pour le développement morphologique et fonctionnel du fœtus, incluant la formation du cœur, des yeux, des oreilles, des poumons et du système nerveux central [17].

⚠️ Attention toutefois, un excès de vitamine A sous forme de supplément est tératogène (un excès peut provoquer des malformations chez le fœtus pendant la grossesse), soulignant la nécessité d’un apport équilibré, principalement à partir de sources alimentaires.

5. Pouvoir antioxydant et protection cellulaire

Une jeune femme avec un turban sur son lit. Elle souffre du cancer.

Sous sa forme de provitamine A (bêta-carotène et autres caroténoïdes), la vitamine A possède une puissante activité antioxydante. Elle contribue à neutraliser les radicaux libres et les espèces réactives de l’oxygène, qui endommagent les cellules et l’ADN, un processus impliqué dans le vieillissement et la pathogenèse de nombreuses maladies chroniques [18].

En protégeant les cellules du stress oxydatif, les caroténoïdes alimentaires sont associés à un risque modérément réduit de certains cancers, notamment du poumon et de la prostate, bien que les résultats des études soient parfois mitigés et que la supplémentation à haute dose ne soit pas recommandée à cette fin [19].

L’action antioxydante contribue également à la protection du système cardiovasculaire en empêchant l’oxydation du cholestérol LDL, une étape clé dans la formation de la plaque athérosclérotique [20].

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III. Carence en vitamine A

1. Symptômes

La carence en vitamine A se manifeste par plusieurs symptômes notables : cécité nocturne, sécheresse oculaire (xérophtalmie), peau sèche, baisse d’immunité et infections fréquentes [21]. Un manque important de vitamine A peut provoquer une sécheresse grave de l’œil, appelée xérophtalmie qui peut évoluer en perte de vue totale si elle n’est pas soignée [7].

Attention : ces signes peuvent varier selon la gravité de la carence et la durée d’insuffisance en apport.

2. Groupes à risque

Les populations les plus exposées à une carence en vitamine A sont les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que les personnes présentant des troubles d’absorption liés à des maladies digestives ou génétiques [21].

💡 Bon à savoir : la conversion du bêta-carotène en la forme active de la vitamine A n’est pas identique chez tous les individus.

Cette variation est due à des différences génétiques appelées polymorphismes, qui peuvent réduire l’efficacité de l’enzyme responsable de cette transformation (la bêta-carotène-15,15’-dioxygénase, codée par le gène BCMO1) [22].

Des globules rouges qui représentent la composition du sang.

Concrètement, certaines personnes convertissent moins bien le bêta-carotène en rétinol, ce qui signifie qu’elles peuvent présenter une carence même si leur alimentation contient suffisamment de caroténoïdes. Des études ont montré que jusqu’à 45 % des individus ont une conversion réduite de 30 à 70 %, en fonction de leur profil génétique [23].

Pour identifier une conversion faible, il est possible de faire analyser certains gènes en laboratoire, notamment BCMO1, qui joue un rôle clé dans ce processus. Comprendre sa propre capacité de conversion peut aider à adapter l’alimentation ou la supplémentation pour prévenir une carence.

3. Conséquences graves

La carence en vitamine A est une cause majeure de morbidité dans les pays en développement.

Elle représente la principale cause évitable de cécité infantile et contribue à une vulnérabilité accrue aux infections graves chez les enfants [21]. Une méta-analyse de grande envergure a confirmé que la supplémentation en vitamine A chez les enfants carencés réduit la mortalité globale de 24 % et la mortalité due à la diarrhée de 28 %, soulignant son rôle critique dans la fonction immunitaire [14].

Une prévention par l’alimentation ou la supplémentation adaptée est donc cruciale pour réduire ces conséquences.

IV. Où acheter de la vitamine A de qualité ?

La vitamine A est disponible dans l’alimentation sous deux formes : la vitamine A préformée d’origine animale et les caroténoïdes provitamine A d’origine végétale. Cependant, pour garantir un apport optimal et régulier, la supplémentation peut être une solution pratique, notamment pour les personnes ayant des besoins accrus ou suivant un régime végétalien.

Parmi les compléments, les produits à base de β-carotène naturel issu de la Dunaliella salina se distinguent par leur qualité et leur biodisponibilité. Cette micro-algue verte est capable de concentrer de grandes quantités de β-carotène, qui se transforme en rétinol uniquement lorsque l’organisme en a besoin, réduisant ainsi le risque de surdosage.

Une dose quotidienne de ce type de produit peut apporter 100 % des Valeurs Nutritionnelles de Référence (VNR) pour la vitamine A, contribuant à la santé de la peau, des cheveux, des muqueuses, des os et des dents, tout en soutenant le système immunitaire et la vision.

Avantages de cette forme de vitamine A :

  • 100 % naturelle et adaptée aux végétaliens ;
  • Apport complet en β-carotène transformable selon les besoins de l’organisme ;
  • Contribue à l’hydratation de la peau et à la régénération capillaire ;
  • Protection antioxydante et prévention des effets du photovieillissement.

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V. Apports journaliers recommandés en vitamine A

1. Besoins selon âge, sexe, grossesse et allaitement

Les besoins varient selon l’âge, le sexe et la situation physiologique, comme la grossesse ou l’allaitement.

Voici les apports recommandés en équivalent rétinol (µg RAE/jour) selon les dernières recommandations de l’ANSES [24] :

  • Nourrissons de moins de 6 mois : 350 µg RAE / j
  • Nourrissons de 6 mois et plus : 250 µg RAE / j
  • Enfants de 1 à 3 ans : 250 µg RAE / j
  • Enfants de 4 à 6 ans : 300 µg RAE / j
  • Enfants de 7 à 10 ans : 400 µg RAE / j
  • Adolescents de 11 à 14 ans : 600 µg RAE / j
  • Adolescents de 15 à 17 ans : 750 µg RAE / j
  • Hommes adultes (18 ans et plus) : 750 µg RAE / j
  • Femmes adultes (18 ans et plus) : 650 µg RAE / j
  • Femmes enceintes : 700 µg RAE / j
  • Femmes allaitantes : 1300 µg RAE / j

Ces valeurs représentent les apports nécessaires pour couvrir les besoins de la majorité de la population (RNP) et prévenir les carences, tout en restant en dessous des limites supérieures de sécurité.

VI. Où trouver de la vitamine A ?

1. Sources animales (rétinol)

Des aliments riches en vitamine A sur une table : butternut, saumon, carottes, beurre, brocolis, etc.

La vitamine A active, ou rétinol, se trouve principalement dans les produits d’origine animale.

Les aliments les plus riches incluent :

  • Foie (bœuf, poulet, poisson) ;
  • Produits laitiers (lait, fromage, beurre) ;
  • Œufs ;
  • Poissons gras (saumon, maquereau, hareng).

Ces sources fournissent une vitamine A directement utilisable par l’organisme, idéale pour répondre aux besoins nutritionnels rapidement.

2. Sources végétales (caroténoïdes)

Les végétaux apportent la vitamine A sous forme de caroténoïdes, qui doivent être convertis en rétinol par l’organisme.

Parmi les aliments riches en caroténoïdes :

  • Légumes oranges : carottes, patates douces, potiron, courge, poivron rouge ;
  • Légumes verts : épinards, chou kale, brocolis, cresson, bettes ;
  • Fruits : mangue, abricots, melon, papaye, nectarine.

La consommation régulière de ces aliments contribue à maintenir un apport suffisant en vitamine A, surtout dans le cadre d’un régime varié.

3. Conseils pratiques

Pour optimiser l’absorption de la vitamine A :

  • Associer les caroténoïdes avec une petite quantité de matières grasses (huile d’olive, beurre, avocat) ;
  • Varier les sources animales et végétales pour bénéficier des avantages de chaque forme de vitamine A.

Une alimentation équilibrée et diversifiée permet ainsi de couvrir les besoins journaliers et de prévenir les carences.

VII. Excès et précautions

Un apport trop élevé en vitamine A active (rétinol) peut entraîner une hypervitaminose A, une situation de toxicité liée à l’accumulation de cette vitamine dans le foie [25].

1. Symptômes possibles

Les signes d’un excès incluent :

  • Nausées et troubles digestifs ;
  • Douleurs musculaires et articulaires ;
  • Atteintes hépatiques (foie volumineux ou altéré) [26] ;
  • Fragilité osseuse et risque accru de fractures [27].

2. Précautions à respecter

Une femme enceinte qui se tient la tête en guise de stress.

Il est important d’être prudent avec les compléments alimentaires, surtout lorsque ceux-ci contiennent de la vitamine A préformée.

  • La femme enceinte doit particulièrement surveiller ses apports : un excès de rétinol peut avoir un effet tératogène, entraînant des malformations chez le fœtus [28] ;
  • Préférer des sources naturelles de caroténoïdes provitamine A peut limiter le risque de surdosage, car la conversion en vitamine A active se fait uniquement selon les besoins de l’organisme [29].

Une alimentation équilibrée, variée et adaptée à l’âge, au sexe et à l’état physiologique reste la meilleure façon de bénéficier des bienfaits de la vitamine A tout en évitant ses risques.

VIII. Associations avec d’autres nutriments

L’efficacité de la vitamine A dans l’organisme est influencée par son interaction avec plusieurs autres micronutriments. Ces associations peuvent être synergiques, améliorant son absorption, son transport, son stockage ou son action biologique.

1. Vitamine A et zinc : synergie pour l’immunité

Symbole illustrant le zinc

Le zinc est un cofacteur essentiel pour le métabolisme de la vitamine A. Il est nécessaire à la synthèse des protéines de transport de la vitamine A (comme la rétinol-binding protein – RBP) qui permettent sa libération par le foie et son transport vers les tissus [30].

Une carence en zinc limite donc la mobilisation des réserves hépatiques de vitamine A, pouvant entraîner des symptômes de carence secondaire même si les apports sont adéquats. De plus, le zinc et la vitamine A agissent en synergie pour soutenir la fonction immunitaire et l’intégrité des muqueuses [23].

2. Vitamine A et vitamine E : renforce l’effet antioxydant

La vitamine E (alpha-tocophérol) agit comme un antioxydant protecteur pour la vitamine A. Elle prévient l’oxydation du rétinol et du bêta-carotène dans l’intestin et dans les tissus, améliorant ainsi leur biodisponibilité et leur utilisation [31].

Cette association potentialise l’effet antioxydant global de l’organisme, protégeant les membranes cellulaires des dommages oxydatifs.

3. Vitamine A et vitamine D : régulation immunitaire et osseuse

Les vitamines A et D interagissent de manière complexe, souvent de façon antagoniste, pour réguler l’expression des gènes. Elles partagent des voies de signalisation communes (récepteurs nucléaires) et régulent ensemble la différenciation cellulaire. Autrement dit, elles guident les cellules pour qu’elles deviennent le type de cellule dont le corps a besoin. Par ailleurs, elles sont essentielles pour la réponse immunitaire et le métabolisme osseux [11].

Un équilibre entre ces deux vitamines est crucial, car un excès de vitamine A peut potentialiser les effets de la carence en vitamine D sur la santé osseuse en interférant avec l’absorption du calcium [29].

4. Vitamine A et oméga-3 : intégrité cellulaire et anti-inflammatoire

Oméga-3 végétaux : noix, graines de lin et de chia.

Les acides gras polyinsaturés oméga-3 sont des composants structurels clés des membranes cellulaires. Une consommation adéquate d’oméga-3 favorise l’intégrité des cellules épithéliales et peut améliorer l’absorption des vitamines liposolubles comme la vitamine A [32].

De plus, les propriétés anti-inflammatoires des oméga-3 peuvent potentialiser les effets de la vitamine A dans la modulation de la réponse immunitaire.

5. Vitamine A et sélénium : défense antioxydante

Le sélénium est un oligo-élément essentiel au fonctionnement de la glutathion peroxydase, une enzyme antioxydante majeure. Il travaille en synergie avec la vitamine A (sous forme de bêta-carotène) et la vitamine E pour neutraliser les radicaux libres et protéger les tissus du stress oxydatif [33].

Une carence en sélénium peut ainsi altérer le statut antioxydant global et indirectement affecter le métabolisme de la vitamine A.

6. Vitamine A et vitamine C : régénération et protection

La vitamine C (acide ascorbique) peut contribuer à régénérer la forme active antioxydante de la vitamine E, qui elle-même protège la vitamine A de l’oxydation.

Bien que l’interaction soit moins directe, cette boucle antioxydante renforce la protection des vitamines liposolubles. De plus, la vitamine C favorise l’intégrité des tissus conjonctifs, soutenant l’action de la vitamine A sur la santé de la peau et des muqueuses [34].

Conclusion

La vitamine A est un nutriment essentiel qui joue un rôle central dans de nombreux aspects de la santé :

  • Vision et santé oculaire ;
  • Peau, cheveux et muqueuses ;
  • Immunité et défense contre les infections ;
  • Croissance et développement ;
  • Protection cellulaire grâce à ses propriétés antioxydantes.

Le message clé est de maintenir un équilibre : il est important de garantir un apport suffisant pour profiter de ses bienfaits, tout en évitant un excès qui pourrait être toxique.

Pour favoriser un apport optimal, privilégiez une alimentation variée, riche en fruits et légumes colorés, associée à des sources animales et végétales de vitamine A. Besoin d’idées pour une alimentation équilibrée ? Découvrez notre article Menu de la semaine pas cher pour une famille de 4 personnes : idées saines et économiques pour intégrer facilement les vitamines et minéraux essentiels dans votre alimentation quotidienne.

FAQ : Foire aux Questions

La cuisson des aliments affecte-t-elle la teneur en vitamine A ?

Oui, la cuisson affecte la teneur en vitamine A, mais de manière différente selon sa forme.

  • Vitamine A préformée (rétinol) : elle est relativement stable à la chaleur. La cuisson des produits animaux (foie, poisson) entraîne des pertes minimes à modérées.
  • Provitamines A (bêta-carotène) : la cuisson modérée, surtout à la vapeur ou à l’étouffée, augmente souvent la biodisponibilité du bêta-carotène. La chaleur ramollit les parois cellulaires des végétaux, libérant le caroténoïde et le rendant plus facilement absorbable par l’intestin [30].

Cependant, des méthodes de cuisson agressives (ébullition prolongée, friture) et l’exposition à l’air (oxydation) peuvent entraîner des pertes significatives. L’idéal est une cuisson douce avec un peu de matière grasse pour optimiser l’absorption.

Les personnes suivant un régime végétalien courent-elles un risque accru de carence ?

Elles présentent un risque potentiellement plus élevé, mais il peut être parfaitement géré. Le risque provient du fait qu’elles dépendent exclusivement des provitamines A, dont la conversion en rétinol actif est inefficace et variable d’un individu à l’autre [23]. Une personne végétalienne avec un polymorphisme génétique réduisant l’activité de l’enzyme BCMO1 peut avoir des besoins en caroténoïdes beaucoup plus importants. Pour l’éviter, il est crucial de :

  • Consommer une grande variété de fruits et légumes colorés quotidiennement (patate douce, carotte, épinards, kale, mangue, abricot).
  • Les associer systématiquement à une source de lipides (huile, avocat, oléagineux) pour maximiser l’absorption.
  • Envisager, si nécessaire et sous contrôle médical, un complément à base de bêta-carotène.

Existe-t-il des médicaments qui interfèrent avec le métabolisme de la vitamine A ?

Oui, plusieurs médicaments peuvent interférer :

  • Laxatifs huileux (paraffine) : ils peuvent solubiliser la vitamine A liposoluble et empêcher son absorption, conduisant à une carence en cas d’usage prolongé.
  • Hypocholestérolémiants : certaines résines (comme la cholestyramine) qui diminuent l’absorption des graisses peuvent aussi réduire l’absorption des vitamines liposolubles comme la vitamine A.
  • Rétinoïdes oraux (isotrétinoïne pour l’acné) : ils sont dérivés de la vitamine A. Leur prise interdit toute supplémentation additionnelle en vitamine A sous peine de potentialiser les effets toxiques (hypervitaminose A) [31].

Il est essentiel d’informer son médecin de toute supplémentation en cas de traitement médical.

La vitamine A peut-elle aider à prévenir ou traiter l’acné ?

Oui, mais sous une forme spécifique et contrôlée.

  • En usage topique : les dérivés de vitamine A (rétinoïdes comme la trétinoïne) sont un pilier du traitement de l’acné. Ils normalisent la kératinisation du follicule pilo-sébacé, prévenant la formation de microkystes et de comédons [11].
  • En usage oral : l’isotrétinoïne (dérivé synthétique) est un traitement très puissant pour l’acné sévère. Son usage est strictement encadré en raison de ses effets secondaires graves et tératogènes.
  • L’apport alimentaire seul, s’il est crucial pour la santé générale de la peau, n’est pas considéré comme un traitement contre l’acné.

Comment interpréter les résultats d’une prise de sang mesurant le taux de vitamine A ?

Le dosage sanguin le plus courant est celui du rétinol sérique.

  • Valeur normale : elle se situe généralement entre 1.05 et 2.45 µmol/L (ou 30 à 70 µg/dL). Cependant, cette valeur est un mauvais indicateur des réserves totales tant que celles-ci ne sont pas sévèrement épuisées. Le foie maintient le taux sanguin stable jusqu’à ce que ses réserves soient presque vides [29].
  • Limites : un taux normal n’exclut pas une carence débutante. Un taux bas est un signe de carence avancée. Le dosage de la protéine porteuse (RBP) ou des tests de charge peuvent donner une meilleure image des réserves, mais sont plus complexes.
  • L’interprétation doit toujours être faite par un médecin qui corrèlera le résultat avec les symptômes cliniques et l’alimentation.

Le tabagisme influence-t-il les besoins en vitamine A ?

Le tabagisme modifie la donne, mais pas dans le sens attendu.

  • Antioxydants : les fumeurs sont soumis à un stress oxydatif intense. Les caroténoïdes (provitamine A) sont des antioxydants importants.
  • Risque de supplémentation : des études majeures (comme l’étude CARET) ont montré que la supplémentation à haute dose en bêta-carotène synthétique (20-30 mg / j) augmente le risque de cancer du poumon chez les fumeurs [32].
  • Recommandation : pour les fumeurs, il est primordial d’obtenir de la vitamine A via une alimentation riche en fruits et légumes, et d’éviter les compléments à base de bêta-carotène à forte dose sans avis médical.

Peut-on appliquer de la vitamine A directement sur la peau via des aliments (masques maison) ?

L’efficacité est très limitée.

  • Taille moléculaire : les molécules de rétinol ou de caroténoïdes contenues dans les aliments sont trop grosses pour pénétrer efficacement la barrière cutanée.
  • Stabilité et concentration : les aliments contiennent la vitamine A à des concentrations bien trop faibles et sous des formes instables qui s’oxydent rapidement au contact de l’air, sans bénéfice prouvé.
  • Solution : les cosmétiques formulés avec des dérivés stables de vitamine A (rétinol, rétinaldéhyde, esters de rétinyle) encapsulés sont bien plus efficaces pour délivrer le principe actif dans les couches profondes de la peau.

La vitamine A joue-t-elle un rôle dans la santé thyroïdienne ?

Oui, elle interagit avec la fonction thyroïdienne.

  • Carence en iode et vitamine A : une carence en vitamine A peut aggraver les conséquences d’une carence en iode en perturbant l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien et en augmentant le risque de goitre [34].
  • Régulation hormonale : la vitamine A est impliquée dans la régulation de la production et de la signalisation des hormones thyroïdiennes. Un statut adéquat en vitamine A est donc important pour une fonction thyroïdienne optimale.

Comment conserver les aliments riches en vitamine A pour préserver leur valeur nutritionnelle ?

La vitamine A est sensible à la lumière, à l’oxygène et à la chaleur.

  • Légumes frais : conservez-les au frais (bac à légumes du réfrigérateur), à l’abri de la lumière. Évitez de les stocker trop longtemps.
  • Légumes surgelés : la surgélation préserve très bien la vitamine A. Les légumes sont blanchis (cuits rapidement) avant congélation, ce qui détruit les enzymes responsables de la dégradation et « verrouille » les nutriments.
  • Conserves : le processus de mise en conserve entraîne des pertes, mais les produits en conserve (comme la tomate, la courge) restent de bonnes sources de caroténoïdes.

Règle générale : préférez des modes de cuisson doux (vapeur, étouffée) et consommez les aliments rapidement après achat et préparation.

Est-ce que la bakuchiol est un rétinoïde ?

Le bakuchiol n’est pas une forme de vitamine A, mais une alternative végétale aux rétinoïdes (notamment au rétinol) très utilisée en cosmétique.

  • Molécule extraite des graines et des feuilles de la plante Psoralea corylifolia (babchi) ;
  • Il ne s’agit pas d’un rétinoïde, mais ses effets imitent certains mécanismes du rétinol, notamment sur la stimulation du collagène et le renouvellement cellulaire ;
  • Atout majeur : il est beaucoup mieux toléré par les peaux sensibles, car il ne provoque pas d’irritation, de rougeurs ou de sécheresse ;
  • Très populaire en cosmétique naturelle car il offre des bénéfices similaires au rétinol (anti-rides, peau plus ferme, plus lumineuse) sans ses inconvénients.

👉 En résumé : le bakuchiol est une alternative “like-rétinol”, mais il ne fait pas partie de la vitamine A ni des rétinoïdes.

Bibliographie

Voir les références scientifiques

  1. Blaner, W. S. (2019). Vitamin A and Provitamin A Carotenoids. In M. H. Stipanuk & M. A. Caudill (Éds.), Biochemical, Physiological, and Molecular Aspects of Human Nutrition (4th éd., p. 643-669). Elsevier.
  2. Institute of Medicine (US) Panel on Micronutrients. (2001). Dietary Reference Intakes for Vitamin A, Vitamin K, Arsenic, Boron, Chromium, Copper, Iodine, Iron, Manganese, Molybdenum, Nickel, Silicon, Vanadium, and Zinc. National Academies Press (US).
  3. Harrison EH. Mechanisms involved in the intestinal absorption of dietary vitamin A and provitamin A carotenoids. Biochim Biophys Acta. 2012;1821(1):70-77. doi:10.1016/j.bbalip.2011.06.002
  4. Grune, T., Lietz, G., Palou, A., Ross, A. C., Stahl, W., Tang, G., … & Biesalski, H. K. (2010). Beta-carotene is an important vitamin A source for humans. The Journal of Nutrition, 140(12), 2268S–2285S. 
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Marlène Barthelme

une photo de moi, Marlène, une jeune femme aux longs cheveux châtains

Fondatrice et responsable éditoriale de Famtastique. Après plusieurs années dans le monde de la santé naturelle, je décide de venir en aide aux familles de façon plus générale ✨