Aller au contenu

L’essentiel sur l’assurance vie : comprendre, choisir et optimiser pour protéger votre avenir

5
(3)

L’assurance vie est un placement financier flexible qui permet de sécuriser l’avenir de votre famille tout en offrant des avantages fiscaux et des rendements intéressants. Elle représente une solution idéale pour les parents et les seniors, leur permettant de protéger leurs proches, d’épargner efficacement, et d’optimiser la transmission de leur patrimoine.

Cet article vous guide à travers les bases de l’assurance vie, les différents types de contrats disponibles, ainsi que les avantages qu’elle offre. Nous aborderons également des conseils pratiques pour bien choisir et gérer votre contrat afin de maximiser vos bénéfices et protéger l’avenir de vos proches.

I. Qu’est-ce que l’assurance vie ?

1. Définition et fonctionnement de l’assurance vie

L’assurance vie est un contrat d’épargne à long terme qui permet à un souscripteur de constituer un capital ou de préparer un revenu pour l’avenir, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux et successoraux. En souscrivant à ce type de contrat, l’assuré s’engage à verser des primes (ponctuelles ou régulières) qui sont investies dans des supports financiers. Lors de la clôture du contrat, ce capital est versé au(x) bénéficiaire(s) désigné(s), qu’il s’agisse du souscripteur lui-même pendant sa vie ou d’un héritier en cas de décès.

L’assurance vie : un placement flexible et un moyen de gérer son patrimoine

L’assurance vie est particulièrement appréciée pour sa flexibilité. Elle permet au souscripteur de moduler les versements librement ou selon un calendrier. Ainsi, 3 options s’offrent à vous quant au montant et à la fréquence des paiements :

Une femme tient en main des billets d'argent qu'elle va épargner en assurance vie.
  • Versements fixes et réguliers : vous effectuez des versements d’un même montant durant une période définie et à une certaine date ;
  • Versements libres : vous pouvez verser des montants à votre convenance, en fonction de vos capacités d’épargne, sous réserve d’un minimum défini dans le contrat ;
  • Versement unique : un seul versement effectué lors de la souscription du contrat.

Par ailleurs, l’assurance vie vous permet de choisir parmi divers supports d’investissement, en fonction de vos objectifs financiers et de votre tolérance au risque. Contrairement à d’autres produits d’épargne, l’assurance vie permet en effet de diversifier son portefeuille en investissant dans des fonds en euros, des unités de compte, voire des actions, afin de maximiser les rendements.

Elle peut être utilisée pour gérer son patrimoine à plusieurs niveaux : d’abord en tant qu’épargne ou de retraite, mais aussi comme un outil de transmission de patrimoine, car le capital est transmis directement aux bénéficiaires, souvent avec des avantages fiscaux.

2. Différence entre assurance vie et autres types de contrats d’assurance

Bien qu’elle porte le nom d’« assurance », l’assurance vie ne fonctionne pas comme les autres types de contrats d’assurances, qui protègent contre des risques précis comme un accident ou une maladie. Contrairement à une assurance décès (qui prévoit le versement d’une indemnité en cas de décès prématuré de l’assuré), l’assurance vie est un contrat d’épargne et de placement. Elle permet de constituer une réserve d’argent tout au long de la vie de l’assuré, que ce soit pour la retraite, la préparation de projets futurs, ou la transmission de biens à ses proches.

Les contrats d’assurance vie sont également distincts des autres formes d’épargne comme les livrets d’épargne, car ils offrent des rendements potentiellement plus élevés grâce aux investissements en unités de compte. De plus, l’assurance vie dispose d’un cadre fiscal très avantageux, particulièrement en matière de succession.

Les différents types de contrats d’assurance vie

  1. Assurance vie en euros : ce type de contrat garantit un capital et des rendements fixes, souvent plus sécurisés. Les fonds sont principalement investis dans des obligations et des produits financiers à faible risque. L’intérêt est donc modeste, mais l’assuré bénéficie d’une sécurité totale sur le capital investi. Ce type de contrat est souvent recommandé pour ceux qui cherchent à sécuriser leur épargne sans prendre de risque.
  2. Assurance vie en unités de compte (UC) : ces contrats sont plus dynamiques et permettent d’investir dans des supports plus diversifiés tels que des actions, des fonds immobiliers, des obligations, ou des placements plus spéculatifs. Les rendements peuvent être plus élevés, mais ils sont aussi soumis à des fluctuations de marché. Ils conviennent aux personnes prêtes à prendre plus de risques pour des gains potentiellement plus importants.

3. Le rôle des supports d’investissement dans le rendement

Les rendements d’une assurance vie dépendent largement des supports choisis. Les fonds en euros offrent une garantie du capital, mais avec un rendement limité, tandis que les unités de compte permettent de diversifier les placements pour augmenter les chances de gains à long terme. Toutefois, ces derniers comportent également un risque de perte en capital, surtout en période de volatilité des marchés financiers.

Les contrats d’assurance vie en unités de compte impliquent différents niveaux de risque, variant selon les types de placements. Les actions, par exemple, comportent un risque élevé en raison des fluctuations du marché, mais elles peuvent aussi offrir des rendements plus attractifs. En revanche, les obligations sont souvent moins volatiles, bien qu’elles soient aussi soumises à des risques économiques et de crédit. Les actifs immobiliers et fonds diversifiés présentent un risque intermédiaire, offrant une certaine stabilité mais avec des rendements potentiellement limités. Choisir les unités de compte en accord avec son profil de risque est essentiel pour gérer efficacement son assurance vie.

💡 Bon à savoir : selon l’assureur, les risques liés aux unités de compte en actions peuvent être partiellement maîtrisés. Tout dépend de l’expertise de l’assureur et des choix de placements qu’il effectue. Un assureur expérimenté privilégiera souvent des actions plus stables pour limiter les fluctuations même si rien n’est garanti.

Bien entendu, le souscripteur peut ajuster ses investissements selon son profil : un portefeuille plus conservateur avec une majorité de fonds en euros, ou un portefeuille plus audacieux avec une forte proportion d’unités de compte. De nombreux contrats permettent également de moduler l’allocation entre les deux types de supports pour optimiser le rendement en fonction des objectifs financiers de l’assuré.

Ainsi, le choix des supports d’investissement est un élément clé pour maximiser les avantages d’un contrat d’assurance vie.

4. Rachat et arbitrage dans l’assurance vie

Le rachat de votre contrat : explication des conditions et des impacts financiers

Le rachat d’un contrat d’assurance vie permet au souscripteur de retirer une partie ou la totalité de son capital avant la clôture du contrat. Ce retrait peut être partiel (rachat partiel) ou total (rachat total). Cependant, il est important de comprendre que le rachat a des impacts financiers : les gains réalisés sont soumis à l’imposition, et le montant du capital retiré peut être affecté par des frais de gestion ou d’arbitrage.

Le rachat peut être une option intéressante si vous avez un projet personnel à financer, comme l’achat d’une maison ou des frais médicaux, mais il convient de bien évaluer les conséquences fiscales et de ne pas retirer trop tôt des fonds si vous souhaitez profiter pleinement de la capitalisation des intérêts sur le long terme.

L’arbitrage : comment réorienter son contrat pour optimiser les gains

L’arbitrage consiste à modifier la répartition de vos placements dans l’assurance vie, c’est-à-dire à déplacer des fonds d’un support vers un autre. Par exemple, vous pouvez décider de réorienter une partie de vos fonds d’un support en euros à des unités de compte plus risquées mais offrant un rendement plus élevé. L’arbitrage permet d’ajuster votre stratégie en fonction de l’évolution des marchés financiers ou de vos objectifs personnels.

Cela peut aussi être un moyen de minimiser les risques en période de turbulences économiques, en réorientant les fonds vers des placements plus sécurisés. L’arbitrage est une option à envisager régulièrement, afin de maximiser les rendements de votre contrat d’assurance vie tout en restant aligné avec vos objectifs financiers à long terme.

Ainsi, une gestion active et bien pensée de votre contrat d’assurance vie, notamment par le biais d’arbitrages réguliers et de rachats bien planifiés, peut vous permettre d’optimiser vos investissements et d’en maximiser les bénéfices sur la durée.

II. Pourquoi souscrire à une assurance vie ?

1. Protéger vos proches et transmettre un capital

L’assurance vie et la transmission de patrimoine

L’un des principaux avantages de l’assurance vie est son rôle clé dans la transmission de patrimoine. Lorsqu’un souscripteur d’assurance-vie décède, les sommes versées au bénéficiaire du contrat sont exclues de la succession. Cette caractéristique unique permet de favoriser une ou plusieurs personnes, même sans lien familial, en leur transmettant un capital pouvant atteindre 152 500 € par bénéficiaire, sans frais de succession [1].

Cela fait de l’assurance vie un outil de transmission privilégié, permettant de désigner spécifiquement qui recevra le capital et dans quelle proportion, et ce, même si les bénéficiaires ne sont pas des membres directs de la famille.

L’importance de désigner un bénéficiaire

Il est crucial de désigner un bénéficiaire ou plusieurs bénéficiaires pour votre contrat d’assurance vie. Cela permet de garantir que votre capital soit distribué conformément à vos volontés. Vous pouvez choisir de désigner un membre de votre famille, un ami proche, voire une organisation, comme bénéficiaire. Sans cette désignation, le capital de votre assurance vie pourrait être intégré dans la succession, ce qui pourrait entraîner des frais de succession importants. 

💡 Bon à savoir : le fait de spécifier un bénéficiaire permet également d’assurer une gestion plus rapide et plus simple des fonds après votre décès, évitant ainsi des procédures complexes.

2. Un placement pour vos projets de vie

Utilisation de l’assurance vie de son vivant pour des projets personnels

Des frères et sœurs qui déménagent de logement grâce aux aides. Ils rigolent entre les cartons.

L’assurance vie n’est pas seulement un outil de protection pour vos proches : c’est également un excellent moyen de financer des projets personnels de votre vivant. En effet, vous pouvez utiliser l’épargne accumulée pour diverses raisons, telles que l’achat immobilier ou la préparation de votre retraite. Ce type de placement vous permet ainsi de gérer vos finances tout au long de votre vie, tout en bénéficiant d’un rendement intéressant. 

De plus, comme nous l’avons vu précédemment, vous avez la possibilité de racheter tout ou partie de votre contrat, selon vos besoins, sans obligation de justification. Il est donc possible de retirer une somme d’argent de l’assurance vie quand vous en avez besoin, tout en continuant à bénéficier de la fiscalité avantageuse de ce placement.

3. La fiscalité avantageuse de l’assurance vie

Détails sur l’imposition et les prélèvements sociaux

L’assurance vie se distingue également par sa fiscalité avantageuse, tant en matière de revenus que de transmission de patrimoine. En matière de rachat, les sommes retirées sont soumises à une imposition, mais cette dernière dépend de plusieurs critères, tels que l’ancienneté du contrat et le montant des retraits.

  1. Rendements et imposition sur les gains : les intérêts générés par l’assurance vie sont soumis à l’impôt, mais avec des taux réduits en fonction de l’âge du contrat. Si le contrat a plus de 8 ans, les gains bénéficient d’un abattement annuel (ex. : 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple). Après cet abattement, les gains sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 7,5 % ou, sur option, à l’impôt sur le revenu. De plus, les prélèvements sociaux s’appliquent à hauteur de 17,2 % [2].

💡 Bon à savoir : le PFU ou « Flat Tax » est composé de 12,8 % d’impôt sur le revenu et de 17,2 % de prélèvements sociaux pour les contrats de moins de 8 ans. L’imposition de 12, 8 % descend à 7,5 % au-delà de 8 ans.

  1. Transmission et imposition sur la succession : en cas de décès, l’assurance vie bénéficie également d’un régime fiscal avantageux. Selon l’âge auquel les versements ont été effectués, des exonérations ou réductions de droits de succession sont appliquées. Par exemple, les primes versées avant 70 ans bénéficient d’une exonération jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, avec des réductions supplémentaires pour des bénéficiaires proches. Au-delà de ce montant, des droits de succession sont appliqués, mais ces derniers sont généralement plus faibles que ceux d’un héritage classique.

L’assurance vie offre donc un double avantage fiscal : elle permet de valoriser son épargne tout en bénéficiant d’un régime de transmission favorable. C’est un placement qui combine à la fois sécurité et rentabilité tout en permettant une gestion souple de son patrimoine.

En résumé, épargner en assurance vie permet les avantages suivants :

  • Fiscalité attractive : l’assurance vie bénéficie d’une fiscalité avantageuse, notamment après 8 ans de détention, ce qui en fait un placement intéressant à long terme ;
  • Choix de placements : elle permet d’investir en unités de compte (plus dynamiques et risquées) ou en fonds en euros (plus sécurisés), selon vos objectifs ;
  • Transmission de patrimoine : l’assurance vie est un excellent outil pour transmettre son capital grâce à ses avantages fiscaux et successorales lors du décès ;
  • Rendement : les rendements de l’assurance vie oscillent en moyenne entre 1,5 % et 5 % en fonction des placements ;
  • Liquidité : des rachats (retraits) peuvent être effectués à tout moment, offrant une grande flexibilité.

Les souscripteurs peuvent donc profiter de cette flexibilité fiscale pour adapter leurs placements et optimiser la gestion de leur patrimoine. Par ailleurs, l’assurance vie permet de bénéficier de réductions d’impôt si le contrat est souscrit sur du long terme, et certains contrats offrent des avantages particuliers pour les assurés âgés de plus de 70 ans.

III. Comprendre la fiscalité et la succession d’une assurance vie

1. La fiscalité de l’assurance vie

Les avantages fiscaux de l’assurance vie

L’un des principaux atouts de l’assurance vie réside dans son traitement fiscal avantageux, notamment pour les parents et seniors qui souhaitent optimiser leur patrimoine. En effet, l’assurance vie permet de bénéficier d’une fiscalité douce tant pendant la durée du contrat qu’au moment de la transmission du capital. 

💡 Bon à savoir : lorsque vous effectuez le rachat de votre contrat d’assurance vie, vous êtes uniquement imposé sur son rendement, c’est-à-dire les intérêts et les plus-values perçus.

Pour les gains des contrats attachés aux primes versées à compter du 27 septembre 2017, l’imposition est effectuée en deux temps :

  1. L’année du versement, les produits sont soumis à un Prélèvement Forfaitaire Non Libératoire (PFNL) opéré, à titre d’acompte, par l’assureur au moment du versement des produits ;
  2. L’année suivante, lors du dépôt de la déclaration des revenus, ils sont soumis à l’impôt sur le revenu au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) ou au barème progressif, sous déduction de l’impôt prélevé à la source [3].

Concernant le régime applicable l’année de perception des revenus (année N), le PFNL est perçu au taux de 7,5 % si la durée du contrat est supérieure ou égale à 8 ans et au taux de 12,8 % si la durée est inférieure.

Concernant le régime applicable lors du dépôt de la déclaration de revenus (année N+1), le PFU s’applique au taux de 7,5 % lorsque le montant total de l’encours est inférieur à 150 000€. Le montant de l’encours correspond aux primes versées par le souscripteur sur l’ensemble de ces contrats, et qui n’ont pas fait l’objet, au 31 décembre de l’année précédant la perception des revenus, d’un remboursement en capital. 

Par ailleurs, peu de gens le savent mais en cas de rachat (retrait partiel ou total), les gains peuvent être soit soumis au PFU soit à une imposition sur le revenu (imposition au barème progressif), selon votre tranche d’imposition [3, 4]. L’activation de cette option au barème progressif s’applique dès lors à tous vos revenus patrimoniaux et est irrévocable.

💡 Bon à savoir : si vous souhaitez opter pour la taxation au barème progressif de l’impôt sur le revenu, vous devrez choisir cette option lors du dépôt de votre déclaration annuelle des revenus en cochant la case 20P de la déclaration 2042 [5].

Important : vous pouvez être exonéré(e) de toute imposition sur les gains, si vous vous trouvez dans une des situations suivantes [1] :  

  • licenciement (à condition d’être inscrit(e) à Pôle Emploi) ;
  • cessation d’activité non salariée suite à un jugement de liquidation judiciaire ;
  • mise à la retraite anticipée ;
  • invalidité 2e ou 3e catégorie de la Sécurité sociale.

Une limite est toutefois précisée : cette exonération n’exclut pas le règlement des prélèvements sociaux sur les intérêts qui, eux, restent dus (fixés à 17,2 %).

Cependant, les prélèvements sociaux ne sont pas dus dans les cas suivants :

  • lorsque les contrats en assurance vie sont détenus par des non-résidents fiscaux ;
  • lorsque le rachat partiel ou total est lié à la mise en invalidité classement en 2e ou 3e catégorie au sens du Code de la Sécurité sociale du souscripteur ou de son conjoint.

Tableaux récapitulatifs de l’imposition des gains

Avant le 27 septembre 2017

En ce qui concerne les primes versées avant le 27 septembre 2017, les gains sont soumis de plein droit au barème progressif de l’impôt sur le revenu lors de la déclaration. Cependant, vous pouvez optez pour l’option du Prélèvement Forfaitaire Libératoire (PFL). 

Durée d’investissement des primes verséesImposition
Entre 0 et 4 ansBarème progressif de l’IR* (de 0 à 45 %) + prélèvements sociaux au taux de 17,2 % ou PFL au taux de 35 % + prélèvements sociaux au taux de 17,2 %
Entre 4 et 8 ansBarème progressif de l’IR* (de 0 à 45 %) + prélèvements sociaux au taux de 17,2 % ou PFL au taux de 15 % + prélèvements sociaux au taux de 17,2 %
Plus de 8 ansBarème progressif de l’IR* (de 0 à 45 %) + prélèvements sociaux au taux de 17,2 % ou PFL au taux de 7,5 % + prélèvements sociaux au taux de 17,2 %
* Impôts sur le Revenu

Après le 27 septembre 2017

Durée d’investissement des primes verséesImposition
Entre 0 et 8 ansBarème progressif de l’IR* (de 0 à 45 %) + prélèvements sociaux (17, 2 %) ou PFU de 30 %
Plus de 8 ans avec primes versées inférieures à 150 000 eurosBarème progressif de l’IR* (de 0 à 45 %) + prélèvements sociaux (17, 2 %) ou Prélèvement forfaitaire de 7,5 % + prélèvements sociaux de 17,2 %
Plus de 8 ans avec primes versées supérieures à 150 000 eurosBarème progressif de l’IR* (de 0 à 45 %) + prélèvements sociaux (17, 2 %) ou PFU de 30 %
* Impôts sur le Revenu

Plafond de l’assurance vie : comment il affecte la fiscalité

Contrairement aux livrets d’épargne (A, LDD, PEL, etc.), la loi n’impose aucun plafond maximum à l’assurance-vie. Par contre, atteindre un certain seuil a un impact direct sur la fiscalité lors du rachat total ou partiel de l’assurance-vie ainsi que lors de la transmission du capital au moment du décès. Le plafond des versements pour bénéficier de conditions fiscales optimisées est de 150 000 € dans le cadre des assurances vie avant 70 ans. 

Lorsque ce seuil est atteint, les versements supplémentaires peuvent être soumis à des impositions plus strictes (cf tableau).

💡 Bon à savoir : le seuil de 150 000 € est global et s’applique par conséquent sur tous vos contrats d’assurance vie [4].

Explication de la fiscalité de l’assurance vie selon l’âge du souscripteur

La fiscalité de l’assurance vie varie également en fonction de l’âge du souscripteur, ce qui impacte directement les montants que vous pouvez transmettre sans impôt. Pour un contrat d’assurance vie souscrit avant 70 ans, les primes versées bénéficient d’une exonération partielle des droits de succession. En effet, un abattement de 152 500 € par bénéficiaire s’applique sur le capital transmis. Au-delà de cette somme, les sommes transmises sont soumises aux droits de succession classiques. Toutefois, les gains générés par le contrat sont également exonérés de droits de succession [1].

Pour les contrats souscrits après 70 ans, le traitement fiscal est différent. Les primes versées après cet âge ne bénéficient pas du même abattement, mais une exonération de droit de succession s’applique sur les intérêts du capital, et ce, sans limite. En effet, un abattement unique de 30 500 € s’applique quel que soit le nombre de bénéficiaires. Au-delà, les capitaux versés sont réintégrés dans l’actif successoral mais les intérêts capitalisés sont exonérés.

Ce détail est crucial pour les seniors qui souhaitent utiliser l’assurance vie comme un moyen d’optimiser leur transmission de patrimoine.

2. L’assurance vie et la succession

Comment l’assurance vie peut faciliter la transmission de patrimoine sans frais de succession

Droits de succession et assurance vie : un homme tient un document en main pour le faire signer.

L’un des principaux avantages de l’assurance vie est la possibilité de transmettre un capital à vos proches de manière exonérée de droits de succession, ou du moins de manière optimisée. Lorsque vous désignez un bénéficiaire pour votre contrat d’assurance vie, celui-ci recevra le capital qui a été constitué sans que les héritiers aient à payer des frais de succession. De plus, le capital transmis par l’assurance vie ne fait pas partie de la succession, ce qui peut permettre de contourner certains frais de partage d’héritage.

Cette flexibilité est particulièrement bénéfique pour les parents, qui peuvent transmettre un capital à leurs enfants ou petits-enfants, tout en évitant les lourdes charges fiscales liées à une transmission classique de patrimoine. En outre, en cas de décès, le capital peut être versé rapidement aux bénéficiaires, sans attendre la clôture de la succession, ce qui permet une réactivité dans la gestion des fonds.

Cas pratique : désigner un bénéficiaire et optimiser la transmission

La désignation d’un bénéficiaire est un élément clé pour optimiser la transmission de votre patrimoine via l’assurance vie. En choisissant avec soin vos bénéficiaires, vous pouvez réduire au maximum les frais de succession. 

Prenons l’exemple suivant : si vous avez un contrat d’assurance vie souscrit avant 70 ans et que vous avez versé 200 000 €, la somme sera transmise à vos enfants avec un abattement de 152 500 € par enfant. Ainsi, si vous avez deux enfants, voici comment cela se répartit :

Étant donné que le capital total est de 200 000 €, vous pourriez choisir de diviser cette somme en deux parts égales, soit 100 000 € pour chaque enfant. Comme chacun reçoit moins que l’abattement de 152 500 €, aucun droit de succession ne serait dû par vos enfants.

Cependant, si le montant transmis à l’un des deux enfants dépassait l’abattement individuel de 152 500 € (car vous ne souhaitez pas faire 2 parts égales), seules les sommes au-dessus de cet abattement seraient soumises aux droits de succession, avec un taux d’imposition spécifique selon les cas.

Par ailleurs, pour optimiser encore davantage la transmission, vous pouvez désigner des bénéficiaires multiples ou utiliser des options particulières, comme l’ajout d’un bénéficiaire en cas de décès de l’un des héritiers, ou encore l’attribution du capital à une association caritative. De cette manière, vous optimisez à la fois la transmission de vos biens et la gestion des droits de succession.

Exemples concrets de successions liées à l’assurance vie

Voici deux exemples pratiques de l’utilisation de l’assurance vie dans le cadre d’une succession :

  • Exemple 1 : Pedro, 55 ans, souscrit à un contrat d’assurance vie de 120 000 €, avec son fils comme bénéficiaire. À son décès, son fils reçoit la totalité du capital, exonéré de droits de succession, car l’abattement de 152 500 € s’applique pour les primes versées avant 70 ans.
  • Exemple 2 : Lise, 72 ans, décide de souscrire un contrat d’assurance vie pour transmettre 200 000 € à ses deux enfants. Après son décès, les enfants bénéficient des intérêts générés par le contrat sans payer de frais de succession, mais les primes versées après 70 ans sont soumises à des droits de succession.

Ces exemples montrent comment l’assurance vie peut jouer un rôle crucial dans la transmission de patrimoine tout en optimisant la fiscalité et en réduisant les coûts associés à la succession.

IV. Comment choisir une assurance vie ?

1. Les critères à prendre en compte avant de souscrire

Lors de la souscription à une assurance vie, il est important de comparer les offres proposées par différentes institutions financières. Des banques et assureurs telles que le Crédit Agricole, Boursorama, Caisse d’Épargne, Banque Postale, Macif, Crédit Mutuel, Fortuneo, Maif, Abeille, Axa et Maaf offrent des contrats d’assurance vie adaptés à divers profils d’investisseurs. Chaque établissement propose des garanties, des rendements et des options d’investissement distincts, que ce soit en unités de compte ou en fonds en euros, ce qui permet de personnaliser votre contrat en fonction de vos besoins et de vos objectifs financiers.

Objectifs financiers et protection des proches

Avant de souscrire à un contrat d’assurance vie, il est essentiel de définir clairement vos objectifs financiers. Est-ce que votre but est de faire fructifier temporairement votre argent, de préparer votre retraite ou de constituer un capital que vous souhaitez léguer à vos proches ? La réponse à ces questions vous aidera à choisir le type de contrat qui correspond le mieux à vos besoins

Le rendement de l’assurance vie et la comparaison des taux

Le rendement est un critère primordial dans le choix d’une assurance vie. Les contrats d’assurance vie offrent différents rendements selon qu’ils soient en euros ou en unités de compte. En effet, les contrats en euros sont généralement moins risqués et offrent un rendement garanti, mais inférieur à celui des unités de compte, qui comportent un potentiel de rendement plus élevé en fonction des marchés financiers. Le choix entre ces deux types de contrats dépend de votre tolérance au risque et de vos objectifs financiers à long terme. Une option possible est de choisir un contrat mixte, combinant les deux pour répartir les risques.

Enfin, pour faire un choix éclairé, il est important de comparer les taux de rendement des différents contrats proposés. Vous pouvez également prendre en compte l’historique de rendement des contrats sur plusieurs années pour avoir une idée de la performance réelle.

2. Faire un comparatif d’assurances vie

Comment trouver l’offre la plus avantageuse : comparatif des assurances vie

Choisir une assurance vie nécessite un comparatif approfondi des différentes offres disponibles sur le marché. Il existe de nombreux comparateurs en ligne qui vous permettent de visualiser facilement les différentes options, de comparer les frais, les rendements, ainsi que les garanties proposées par les assureurs. Ces comparateurs vous donneront un aperçu des contrats d’assurance vie les plus avantageux en fonction de vos critères, vous aidant à trouver l’offre la plus adaptée à vos besoins. N’hésitez pas à vérifier les avis clients et à consulter des témoignages pour avoir une idée de la qualité du service client des compagnies d’assurance.

Simulation et estimation de rendements

Assurance vie et rendements : de pièces de monnaie en forme de courbe croissante pour indiquer des gains.

La simulation est un excellent moyen de tester l’offre d’un contrat d’assurance vie avant de vous engager. Les simulateurs en ligne vous permettent d’estimer les rendements futurs en fonction des montants que vous souhaitez investir et de la durée de votre placement. En introduisant vos critères (montant des versements, durée du contrat, type d’investissement choisi), vous obtenez une estimation précise de la performance de votre contrat. Cela vous permet de comparer les résultats des différentes offres, et de prendre une décision plus éclairée en fonction des projections de rendement. Gardez en tête qu’une assurance vie est un placement à long terme et que la performance varie en fonction des conditions économiques et financières.

Par ailleurs, en utilisant des outils en ligne ou en consultant un conseiller, vous pouvez obtenir des estimations précises de la fiscalité appliquée sur les gains en fonction de votre situation, de la durée du contrat et des éventuelles options fiscales choisies.

Les simulateurs ou les estimations faites par un conseiller, vous permettent également de projeter l’évolution de votre épargne sur plusieurs années, de manière à évaluer l’impact d’un rachat anticipé ou de l’ajout de versements supplémentaires. C’est un excellent moyen de comprendre l’intérêt d’investir dans certaines unités de compte ou de choisir le meilleur contrat selon votre profil financier.

3. Les garanties et options de l’assurance vie

Options de prévoyance et garanties complémentaires

Certains contrats d’assurance vie proposent des garanties complémentaires en cas de décès qui peuvent renforcer la couverture. 

Par exemple, certains contrats incluent une garantie plancher (garantit un plancher minimum lors de la transmission) ou une garantie cliquet (garantit aux bénéficiaires un capital correspondant au plus haut niveau atteint de l’épargne constatée à chaque fin de trimestre civil, depuis la prise d’effet de la garantie). 

Ces garanties peuvent être ajoutées moyennant un supplément, mais elles offrent une couverture plus complète, ce qui peut être particulièrement utile pour les parents ou les seniors qui souhaitent se prémunir contre des risques de décès.

Les frais associés à l’assurance vie (frais de gestion, frais d’entrée, etc.)

Il est important de bien comprendre les frais associés à votre contrat d’assurance vie, car ceux-ci peuvent impacter considérablement le rendement de votre placement. Parmi les frais les plus courants, on retrouve :

  • Frais d’entrée : ces frais sont prélevés lors de la souscription du contrat, généralement sous forme d’un pourcentage sur les primes versées ;
  • Frais de gestion : chaque année, des frais de gestion sont prélevés sur le capital investi, et ces frais peuvent varier en fonction de l’assureur ;
  • Frais d’arbitrage : en fonction du contrat que vous choisissez, des frais peuvent être appliqués si vous effectuez des arbitrages entre les différents supports de votre contrat (par exemple, passer d’une unité de compte à un contrat en euros).

Avant de souscrire, assurez vous que les frais soient bien détaillés et qu’ils correspondent à vos attentes en termes de rentabilité. Il est toujours préférable de comparer les frais de plusieurs assureurs pour trouver celui qui propose les meilleures conditions.

Conclusion

En résumé, l’assurance vie est un outil puissant qui permet de protéger sa famille, de transmettre un patrimoine et d’optimiser ses placements financiers. Choisir le bon contrat, comprendre les options d’investissement, et savoir comment gérer la fiscalité sont des éléments essentiels pour maximiser les avantages de l’assurance vie. L’optimisation de votre contrat passe par une gestion proactive, en réévaluant régulièrement les bénéficiaires, les versements et les supports d’investissement.

En prenant soin de bien choisir et de gérer votre contrat d’assurance vie, vous assurez non seulement la protection de votre avenir financier, mais aussi celui de vos proches. Ne négligez pas l’importance de cette démarche pour garantir la tranquillité financière de votre famille.

Pour en savoir davantage et approfondir vos connaissances sur les assurances, la retraite ou la gestion du budget, n’hésitez pas à explorer nos autres articles sur famtastique.com. Nous vous proposons des conseils pratiques pour vous aider à optimiser vos choix financiers et à protéger au mieux votre famille. Et si des questions subsistent, consultez notre foire aux questions :

FAQ : Foire aux Questions

Assurance vie non versée suite au décès

Dans quels cas le décès de l’assuré n’entraîne-t-il pas le versement de l’assurance-vie ?

En tant que bénéficiaire désigné d’un contrat d’assurance vie, vous êtes censé recevoir le capital après le décès de l’assuré. Toutefois, il existe deux exceptions à cette règle [7] :

  • Si l’assuré se suicide durant la première année du contrat ;
  • Si vous avez été condamné pour avoir volontairement causé la mort de l’assuré ou du souscripteur. Dans ce dernier cas, d’autres bénéficiaires désignés pourront recevoir le capital prévu au contrat.

Manquement aux paiements

Qu’est-ce que je risque si je ne paye pas les cotisations ?

Si les primes ne sont pas payées dans les 10 jours suivant leur échéance, l’assureur vous enverra une lettre recommandée avec accusé de réception (AR). Si le paiement n’est toujours pas effectué dans les 40 jours suivant l’envoi de cette lettre, l’assureur a deux options [8] :

  • Résilier le contrat en cas de valeur de rachat insuffisante ;
  • Maintenir le contrat avec des garanties réduites, mais uniquement après deux années de versements ou si au moins 15 % des primes ont déjà été versés.

Euro-croissance

Qu’est-ce que le contrat euro-croissance ?

Le contrat euro-croissance est un type de placement d’assurance vie visant à combiner sécurité et rendement. Il offre un compromis entre les fonds en euros, qui garantissent le capital à tout moment, et les unités de compte, plus risquées mais potentiellement plus rentables.

Avec l’euro-croissance, le capital n’est garanti qu’à une échéance définie (généralement après 8 ans), permettant de diversifier les investissements et d’espérer un meilleur rendement. Ce contrat répond aux épargnants recherchant une sécurité partielle avec une perspective de croissance. Par ailleurs, les fonds euro-croissance visent à orienter l’épargne des Français vers le financement des entreprises.

Rente viagère

Quelles sont les conditions et la fiscalité de la rente viagère en assurance-vie ?

L’assurance-vie vous permet de convertir votre capital en rente viagère. Cela signifie que l’assureur s’engage à vous verser une rente (mensuelle, trimestrielle ou semestrielle) jusqu’à votre décès. Cette décision est irréversible : vous perdez ainsi l’accès direct au capital de votre contrat et ne pourrez plus le transmettre après votre décès. Le montant de la rente dépend du capital accumulé et de votre âge au moment où vous l’activez. Cette rente est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, avec une part imposable variant selon votre âge [4] :

  • 70 % si moins de 50 ans ;
  • 50 % entre 50 et 59 ans ;
  • 40 % entre 60 et 69 ans ;
  • 30 % si plus de 69 ans.

Déshérence

Que faire si vous êtes bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie en déshérence ?

Lorsqu’un proche décède, il peut arriver que vous découvriez être bénéficiaire de son contrat d’assurance vie. Si le défunt n’est pas déclaré ou que le bénéficiaire est inconnu, l’Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance (AGIRA) peut vous assister pour récupérer le capital prévu [9].

Bibliographie

Voir les références scientifiques

Avez-vous apprécié notre article ?

Cliquez sur les étoiles pour nous donner votre avis

Note moyenne 5 / 5. Nombre de votes 3

Aucun vote pour l'instant 🙁 Soyez le premier à noter cet article.

Marlène Barthelme

une photo de moi, Marlène, une jeune femme aux longs cheveux châtains

Fondatrice et responsable éditoriale de Famtastique. Après plusieurs années dans le monde de la santé naturelle, je décide de venir en aide aux familles de façon plus générale ✨