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Hypothyroïdie : symptômes, diagnostic, causes et traitement médicamenteux

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Vous vous sentez constamment fatigué(e), prenez du poids sans raison, ou remarquez des changements dans vos cheveux, votre peau ou vos yeux ? Il se peut que votre thyroïde fonctionne au ralenti. L’hypothyroïdie, qu’elle soit fruste, auto-immune ou congénitale, touche de nombreuses personnes, surtout les femmes, et peut impacter sérieusement votre énergie, votre métabolisme et votre bien-être au quotidien.

Dans cet article, nous passons en revue les symptômes de l’hypothyroïdie, les causes fréquentes, les approches thérapeutiques, ainsi que les manières de diagnostiquer une hypothyroïdie.

Que vous soyez en pleine vie active, enceinte, en post-partum, ou que vous souhaitiez simplement mieux comprendre votre santé, ce guide complet vous aidera à repérer les signes, à comprendre les mécanismes. Pour agir naturellement et retrouver votre énergie et votre vitalité, vous pouvez directement consulter notre guide : Hypothyroïdie : 10 solutions naturelles pour soutenir sa thyroïde et retrouver sa vitalité.

I. Qu’est-ce que l’hypothyroïdie ?

L’hypothyroïdie désigne un fonctionnement insuffisant de la glande thyroïde, responsable de la production d’hormones essentielles au métabolisme, à l’énergie et au bon fonctionnement de nombreux organes [1]. En termes simples, votre corps tourne au ralenti lorsque la thyroïde est sous-active.

1. Les différents types d’hypothyroïdie

Illustration d'un homme où l'on voit sa thyroïde dans le cou.
  • Hypothyroïdie fruste : forme légère, souvent asymptomatique, détectée par des anomalies sanguines subtiles ;
  • Hypothyroïdie centrale ou secondaire : due à un problème au niveau de l’hypophyse ou de l’hypothalamus, moins fréquente mais nécessitant un suivi spécialisé ;
  • Hypothyroïdie congénitale : présente dès la naissance, elle peut affecter la croissance et le développement si elle n’est pas détectée tôt.

2. Lien avec la maladie de Hashimoto

Une cause fréquente d’hypothyroïdie est la thyroïdite de Hashimoto, une maladie auto-immune. Dans ce cas, le système immunitaire attaque la thyroïde, entraînant une baisse progressive de sa fonction [2]. Les femmes sont particulièrement touchées, et cette forme peut évoluer lentement pendant plusieurs années avant d’être diagnostiquée.

II. Symptômes de l’hypothyroïdie

L’hypothyroïdie peut se manifester par une grande variété de signes, allant de symptômes généraux à des manifestations plus spécifiques ou rares [3]. Reconnaître ces signes tôt permet un diagnostic et une prise en charge adaptés.

1. Symptômes généraux

Les plus fréquents incluent la fatigue intense, un gain de poids inexpliqué, des troubles de l’humeur, et une frilosité persistante. Ces signes reflètent le ralentissement général du métabolisme lié à une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes.

2. Symptômes spécifiques

Certaines personnes présentent des signes plus visibles : perte de cheveux, ongles fragiles, visage gonflé, constipation ou encore des troubles oculaires tels que yeux gonflés ou fatigués. Ces symptômes peuvent altérer l’apparence et la qualité de vie au quotidien.

3. Symptômes féminins

Une femme qui stresse à côté de sa balance car elle vient de grossir à cause de son hypothyroïdie.

Les femmes peuvent observer des effets particuliers liés à leur physiologie, surtout pendant la grossesse ou la ménopause. Des déséquilibres hormonaux peuvent alors accentuer la fatigue, les variations de poids ou des troubles cutanés (peau sèche) et capillaires.

4. Symptômes rares de l’hypothyroïdie

Dans certains cas, l’hypothyroïdie se manifeste par des vertiges, nausées, de l’insomnie, un enrouement de la voix, une diminution du goût, de la vision ou de l’audition, des troubles de la mémoire, des signes plus subtils mais importants à détecter, surtout lorsqu’ils s’associent à d’autres symptômes typiques.

III. Causes et facteurs de risque

L’hypothyroïdie peut avoir plusieurs origines, souvent combinées, et certains facteurs de risque peuvent augmenter sa probabilité. Comprendre ces causes aide à mieux prévenir et gérer la maladie.

1. Carences nutritionnelles

Un apport insuffisant en iode ou en sélénium peut perturber la production d’hormones thyroïdiennes et favoriser l’apparition de l’hypothyroïdie [4]. Une alimentation équilibrée et riche en micronutriments essentiels est donc primordiale.

2. Maladies auto-immunes

La forme la plus fréquente chez l’adulte est liée à une maladie auto-immune, notamment la thyroïdite de Hashimoto. Dans ce cas, le système immunitaire attaque la thyroïde, réduisant progressivement sa capacité à produire les hormones nécessaires [4].

3. Médicaments et facteurs environnementaux liés à hypothyroïdie

Un homme se tient les mains devant les yeux, stressé.

Certains médicaments, comme le lithium ou l’amiodarone, ainsi que des expositions environnementales (radiations, métaux lourds), peuvent altérer la fonction thyroïdienne et contribuer au développement de l’hypothyroïdie [5].

4. Causes psychologiques et stress chronique

Un stress prolongé ou des troubles psychologiques peuvent influencer indirectement la thyroïde en perturbant l’axe hypothalamo-hypophysaire. Bien que ce ne soit pas la cause principale, il peut accentuer ou déclencher certains symptômes chez les personnes vulnérables [6].

💡 Bon à savoir : un excès de stress perturbe l’équilibre hormonal et peut aggraver une hypothyroïdie déjà installée. Les femmes, particulièrement, sont souvent plus exposées aux effets délétères du stress sur leur santé. 👉 Pour en savoir plus, découvrez notre article dédié : Les femmes et la gestion du stress : techniques et approches holistiques

IV. Diagnostic et suivi médical

Le diagnostic de l’hypothyroïdie repose principalement sur des examens sanguins précis et un suivi clinique attentif.

1. Tests sanguins

Les dosages de TSH, T4 et T3 permettent d’évaluer la fonction thyroïdienne. Une TSH élevée associée à une T4 basse est caractéristique d’une hypothyroïdie primaire [1]. Ces tests sont essentiels pour confirmer le diagnostic, surveiller l’évolution de la maladie et ajuster le traitement si nécessaire.

2. Dépistage prénatal et pédiatrique de l’hypothyroïdie

Chez la femme enceinte, le dépistage prénatal permet de prévenir les complications liées à une thyroïde insuffisante, qui peut affecter le développement du fœtus. Chez les enfants, la détection précoce de l’hypothyroïdie congénitale est cruciale pour éviter des retards de croissance ou cognitifs [7]. 

💡 Bon à savoir : chez les animaux comme les chiens, certains symptômes spécifiques peuvent également conduire à un dépistage ciblé.

3. Suivi des symptômes et ajustement du traitement

Le suivi régulier des symptômes (fatigue, prise de poids, perte de cheveux, troubles digestifs…) permet d’adapter le traitement et d’assurer une stabilité hormonale optimale. Les contrôles périodiques garantissent également que la dose de traitement, souvent à base de Levothyrox®, est correctement ajustée à chaque stade de la maladie.

V. Traitement de l’hypothyroïdie

1. Traitement conventionnel : Levothyrox et posologies

Le traitement standard de l’hypothyroïdie repose sur l’hormonothérapie substitutive par lévothyroxine (T4). Les différentes dosages disponibles (Levothyrox® 25, 50, 75, 100 µg) permettent une adaptation personnalisée selon [8] :

  • Début du traitement : généralement 1,6 µg / kg / jour, ajusté selon l’âge, les comorbidités
  • Surveillance : contrôle de la TSH 6-8 semaines après initiation ou modification
  • Effets secondaires : surviennent généralement en cas de surdosage (palpitations, tremblements, insomnie, ostéoporose à long terme) ou sous-dosage (persistance des symptômes)

2. Approches naturelles contre l’hypothyroïdie : un guide dédié pour aller plus loin

Dans cet article, nous avons évoqué les bases du traitement de l’hypothyroïdie. Mais pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin dans les solutions naturelles, nous avons réuni toutes les stratégies dans un guide pratique et complet.

👉 Le guide complet pour en finir naturellement avec l’hypothyroïdie : 10 étapes pour soutenir sa thyroïde détaille point par point les approches nutritionnelles (aliments et nutriments), l’importance de l’hygiène de vie, la gestion du stress, la réduction des perturbateurs endocriniens, le rôle du microbiote et l’apport de certaines plantes.

Vous y trouverez une méthodologie claire et structurée pour reprendre le contrôle sur votre santé thyroïdienne, pas à pas, avec des conseils concrets et appuyés par la science.

VI. Complications et conséquences si non traitée

Une docteur osculte le ryhtme cardiaque d'un patient atteint d'hypothyroïdie.

1. Impacts sur le cœur, les reins, le métabolisme et la fertilité

Une hypothyroïdie non traitée peut entraîner un ralentissement du métabolisme global, favorisant la prise de poids, une intolérance au froid et une fatigue persistante. Sur le plan cardiovasculaire, elle peut provoquer une bradycardie, une augmentation du cholestérol LDL et, à long terme, accroître le risque de maladies cardiaques. 

Chez l’homme et la femme, elle peut également perturber la fertilité, en affectant la libido et la spermatogenèse, ou en provoquant des troubles menstruels et ovulatoires.

Enfin, dans certains cas une détérioration de la fonction rénale peut également survenir en cas de non prise en charge [3].

2. Hypothyroïdie : goitre et hypertrophie thyroïdienne

Le goitre résulte souvent d’une stimulation chronique de la glande thyroïde par la TSH lorsque la production d’hormones est insuffisante. Cette hypertrophie peut provoquer une gêne cervicale, une sensation d’oppression et, dans certains cas, des difficultés à avaler ou à respirer.

3. Fatigue chronique, perte de cheveux et altérations du visage et des yeux

La persistance d’un déficit hormonal peut entraîner une fatigue intense et continue, une perte de cheveux diffuse et des ongles fragiles [3]. Des modifications du visage, comme un gonflement ou un aspect bouffi, ainsi que des anomalies au niveau des yeux (paupières gonflées, sécheresse ou gonflement péri-orbitaire) peuvent également apparaître, affectant à la fois l’apparence et le bien-être quotidien.

Conclusion

L’hypothyroïdie est une affection courante mais souvent sous-estimée. Ses symptômes variés, allant de la fatigue à la perte de cheveux ou aux troubles du poids, peuvent impacter significativement la qualité de vie. Plusieurs facteurs de risque sont identifiés, comme les carences nutritionnelles (iode, sélénium), les maladies auto-immunes ou le stress chronique. Le diagnostic repose sur des analyses sanguines précises et un suivi médical régulier, tandis que le traitement, qu’il soit substitutif ou basé sur des approches naturelles, permet de restaurer l’équilibre hormonal et le bien-être global.

Il est essentiel de consulter un professionnel de santé dès l’apparition de symptômes persistants afin d’établir un diagnostic précis et d’adapter le traitement. Pour en savoir plus sur la thyroïde trop active, découvrez notre guide complet : Hyperthyroïdie : comprendre, reconnaître et apaiser naturellement une thyroïde trop active.

FAQ : Foire aux Questions

Peut-on maigrir avec l’hypothyroïdie ?

L’hypothyroïdie ralentit le métabolisme, ce qui rend la perte de poids plus difficile. Une fois le traitement substitutif mis en place et l’équilibre hormonal restauré, une perte de poids progressive devient possible. L’accent doit être mis sur une alimentation équilibrée et une activité physique adaptée plutôt que sur des régimes drastiques.

Mythe : beaucoup pensent que l’hypothyroïdie empêche totalement de maigrir. En réalité, il est tout à fait possible de retrouver un poids sain avec un traitement et une hygiène de vie adaptée.

L’hypothyroïdie affecte-t-elle les hommes ?

L’hypothyroïdie touche également les hommes, bien que moins fréquemment que les femmes. Les symptômes peuvent inclure fatigue, prise de poids, baisse de libido et troubles de la fertilité. La prise en charge est identique à celle des femmes : diagnostic sanguin précis et traitement adapté.

Mythe : l’hypothyroïdie serait exclusivement féminine. Les hommes peuvent tout à fait en être atteints, et il est important de ne pas négliger les symptômes.

L’hypothyroïdie affecte-t-elle les animaux ?

Les chiens et, plus rarement, les chats peuvent souffrir d’hypothyroïdie. Les signes incluent fatigue, prise de poids, perte de poils et troubles cutanés. Un vétérinaire peut réaliser un bilan hormonal et proposer un traitement substitutif adapté.

Mythe : l’hypothyroïdie serait un problème uniquement humain. Elle existe aussi chez certains animaux domestiques, principalement les chiens.

L’hypothyroïdie est-elle grave pendant la grossesse et le post-partum ?

L’hypothyroïdie pendant la grossesse peut entraîner fatigue, troubles du métabolisme et complications pour la mère et le bébé si elle n’est pas traitée. Après l’accouchement, un dérèglement post-partum peut survenir, nécessitant un suivi régulier et éventuellement un ajustement du traitement.

Mythe : les problèmes de thyroïde disparaissent toujours après la grossesse. En réalité, un suivi post-partum est essentiel pour détecter et traiter toute perturbation hormonale persistante.

Peut-on arrêter un traitement à base de Levothyrox® une fois commencé ?

En règle générale, le traitement à base de lévothyroxine (Levothyrox®) est prescrit lorsque la thyroïde ne produit plus suffisamment d’hormones. Comme celles-ci sont essentielles au métabolisme, le traitement vise à compenser ce déficit.

  • Dans la majorité des cas d’hypothyroïdie chronique (par ex. thyroïdite de Hashimoto), le traitement est à vie, car la glande thyroïde est durablement détruite ou trop faible pour reprendre une activité suffisante. L’arrêt du Levothyrox entraînerait alors la réapparition des symptômes (fatigue intense, prise de poids, dépression, ralentissement du rythme cardiaque, etc.).
  • Dans certaines hypothyroïdies transitoires, comme celles liées à une carence en iode corrigée, une inflammation temporaire (thyroïdite post-partum, thyroïdite subaiguë) ou certains médicaments, il est parfois possible de réduire ou d’arrêter le traitement une fois la cause disparue. Mais cela se fait uniquement sous surveillance médicale stricte.
  • En cas de doute ou d’amélioration clinique, le médecin peut proposer une tentative de sevrage progressif, avec contrôle régulier de la TSH, T4 et T3 pour voir si la thyroïde reprend le relais.

⚠️ Ce qu’il ne faut jamais faire : arrêter brutalement son Levothyrox seul, sans suivi médical. Cela peut entraîner une rechute rapide avec des symptômes lourds, et dans certains cas sévères (coma myxœdémateux), mettre la vie en danger.

👉 Avant d’entamer un traitement à vie comme le Levothyrox, il peut être pertinent — lorsque la thyroïde n’est pas trop atteinte — d’explorer des solutions naturelles pour l’hypothyroïdie, en adaptant son hygiène de vie (alimentation, gestion du stress, sommeil, environnement). Dans ce cadre, l’accompagnement par un naturopathe ou un praticien spécialisé peut offrir un soutien personnalisé et complémentaire.

Bibliographie

Voir les références scientifiques

  1. Patil N, Rehman A, Anastasopoulou C, et al. Hypothyroidism. [Updated 2024 Feb 18]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2025 Jan-.
  2. Kaur J, Jialal I. Hashimoto Thyroiditis. [Updated 2025 Feb 9]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2025 Jan-.
  3. Chaker L, Bianco AC, Jonklaas J, Peeters RP. Hypothyroidism. Lancet. 2017 Sep 23;390(10101):1550-1562. doi: 10.1016/S0140-6736(17)30703-1. Epub 2017 Mar 20. PMID: 28336049; PMCID: PMC6619426.
  4. Alkhatib D, Shi Z, Ganji V. Dietary Patterns and Hypothyroidism in U.S. Adult Population. Nutrients. 2024 Jan 28;16(3):382. doi: 10.3390/nu16030382. PMID: 38337667; PMCID: PMC10857224.
  5. Brent GA. Environmental exposures and autoimmune thyroid disease. Thyroid. 2010 Jul;20(7):755-61. doi: 10.1089/thy.2010.1636. PMID: 20578899; PMCID: PMC2935336.
  6. Singh M, Narayan J, Thakur R, Bhattacharya S, Sonkar SK, Ali W. Association of stress and primary hypothyroidism. J Family Med Prim Care. 2024 Mar;13(3):1073-1078. doi: 10.4103/jfmpc.jfmpc_845_23. Epub 2024 Apr 4. PMID: 38736825; PMCID: PMC11086806.
  7. Mégier C, Luton D, Stoupa A. 50 YEARS OF NEWBORN SCREENING FOR CONGENITAL HYPOTHYROIDISM: EVOLUTION OF INSIGHTS IN ETIOLOGY, DIAGNOSIS AND MANAGEMENT: Management during pregnancy and long-term outcomes of adult patients with congenital hypothyroidism. Eur Thyroid J. 2025 Jul 11;14(4):e250125. doi: 10.1530/ETJ-25-0125. PMID: 40570035; PMCID: PMC12257606.
  8. Jonklaas J, Bianco AC, Bauer AJ, Burman KD, Cappola AR, Celi FS, Cooper DS, Kim BW, Peeters RP, Rosenthal MS, Sawka AM; American Thyroid Association Task Force on Thyroid Hormone Replacement. Guidelines for the treatment of hypothyroidism: prepared by the american thyroid association task force on thyroid hormone replacement. Thyroid. 2014 Dec;24(12):1670-751. doi: 10.1089/thy.2014.0028. PMID: 25266247; PMCID: PMC4267409.

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Marlène Barthelme

une photo de moi, Marlène, une jeune femme aux longs cheveux châtains

Fondatrice et responsable éditoriale de Famtastique. Après plusieurs années dans le monde de la santé naturelle, je décide de venir en aide aux familles de façon plus générale ✨