La luminothérapie est aujourd’hui reconnue comme une solution non médicamenteuse efficace face au trouble affectif saisonnier, aussi appelé dépression saisonnière. Ce trouble se manifeste le plus souvent par une baisse de l’humeur, une fatigue persistante, un besoin accru de sommeil et parfois une augmentation de l’appétit lors des périodes de faible luminosité.
Basée sur une exposition quotidienne à une lumière blanche de forte intensité, la luminothérapie permet de compenser le manque de lumière naturelle et d’agir sur les mécanismes biologiques impliqués dans la régulation de l’humeur et du sommeil.
Dans cet article, vous découvrirez les bienfaits scientifiquement étudiés de la luminothérapie, son mode d’action, les bonnes pratiques d’utilisation et les critères essentiels pour choisir une lampe adaptée afin d’intégrer cette approche dans une stratégie globale de bien-être.
I. Bienfaits de la luminothérapie
1. Régulation des rythmes circadiens

La luminothérapie agit principalement en réalignant l’horloge biologique interne (rythme circadien), qui est souvent perturbée dans le trouble affectif saisonnier (TAS).
L’exposition à une lumière intense le matin aide à avancer la phase circadienne retardée observée chez certains patients, ce qui peut améliorer la synchronisation du cycle veille-sommeil et réduire les symptômes de dépression hivernale.
Des recherches indiquent que cette correction des rythmes biologiques est un mécanisme clé de l’effet antidépresseur de la lumière [1].
2. Suppression de la production de mélatonine
La lumière brillante influence la production de mélatonine, une hormone impliquée dans la régulation du sommeil.
En lumière naturelle ou artificielle intense, la sécrétion de mélatonine diminue, ce qui augmente la vigilance et peut diminuer la somnolence excessive caractéristique de la dépression saisonnière [2].
Plusieurs protocoles cliniques de luminothérapie tirent parti de cet effet physiologique pour améliorer l’état d’éveil et la qualité du sommeil [1].
3. Amélioration de l’humeur et réduction des symptômes dépressifs
Des méta-analyses de trials contrôlés randomisés montrent que la luminothérapie est supérieure au placebo pour réduire les scores de dépression chez les adultes atteints de TAS.
Une méta-analyse de 19 études a montré une différence significative en faveur de la lumière vive par rapport au placebo, avec une réduction des symptômes dépressifs et une augmentation du taux de réponse au traitement [3].
4. Influence potentielle sur la neurotransmission

Outre la régulation de la mélatonine, la lumière peut moduler la transmission des neurotransmetteurs impliqués dans l’humeur, notamment la sérotonine. Certaines recherches suggèrent que l’exposition à la lumière peut réduire la recapture de la sérotonine et stimuler son activité dans les zones du cerveau liées à la régulation émotionnelle, contribuant ainsi aux effets antidépresseurs observés en luminothérapie [5].
5. Efficacité de la luminothérapie comparée à d’autres approches
Les données combinées de différentes études indiquent que la luminothérapie est une des thérapies non médicamenteuses les plus efficaces pour le TAS, comparée à d’autres interventions ou au placebo, surtout avec de la lumière blanche [6].
Elle est souvent recommandée comme traitement de première intention pour la dépression saisonnière, bien que la qualité des preuves varie et que des essais plus robustes soient souhaitables [7].
II. Comment utiliser la luminothérapie correctement
Une utilisation correcte de la luminothérapie est essentielle pour en maximiser les effets, les paramètres d’intensité, de durée et de timing influençant directement son efficacité clinique. Voici quelques recommandations :
- Intensité (lux) : les études cliniques utilisent fréquemment une lampe délivrant 10 000 lux à la distance recommandée par le fabricant. Des intensités plus faibles (2 500–5 000 lux) ont montré des effets mais nécessitent des durées plus longues [8] ;
- Durée : en général 20–30 minutes par jour à 10 000 lux le matin. Si l’intensité est plus faible, la durée doit être augmentée proportionnellement [8] ;
- Moment : l’exposition matinale, immédiatement après le réveil, est la plus souvent efficace pour avancer l’horloge circadienne et améliorer l’humeur ;
- Position : la lampe doit être placée de façon à éclairer les yeux indirectement (regarder la lampe n’est pas nécessaire) à la distance indiquée par le fabricant ;
- Durée de la cure : la plupart des praticiens préconisent une utilisation quotidienne pendant la saison froide, et la poursuite de la pratique tant que les symptômes persistent.
III. Choisir sa lampe de luminothérapie : critères de sécurité et de qualité
Le choix d’une lampe de luminothérapie ne doit pas se faire au hasard. Pour garantir à la fois l’efficacité du dispositif et la sécurité de son utilisation, plusieurs critères techniques et qualitatifs doivent être pris en compte, en cohérence avec ceux utilisés dans les études cliniques :
- Filtre UV : assurez-vous que la lampe filtre les UV (les appareils étudiés éliminent les UV pour éviter les risques oculaires) ;
- Intensité réellement mesurée : préférez des lampes certifiées fournissant 10 000 lux à la distance d’utilisation indiquée ;
- Homogénéité de la lumière et angle d’émission : une large surface d’émission permet une plus grande liberté de positionnement ;
- Forme de la lampe : tablette ou lunettes ? Forme de la lampe : tablette ou lunettes ? La tablette est économique mais nécessite de rester proche et immobile, tandis que les lunettes permettent une utilisation mobile et confortable, intégrée à vos activités quotidiennes, mais à un coût plus élevé.
💜 Où trouver une lampe tablette pratique et économique ? Compacte et peu chère, cette lampe de luminothérapie se pose sur un meuble et délivre 10 000 lux à 10 cm de distance, idéal pour poser sur un bureau. Grâce à sa surface d’éclairage uniforme et son pied sous forme de clip, vous pouvez l’utiliser en format portrait ou paysage. Sa technologie LED consomme peu et filtre les UV, garantissant un usage sûr. 👉 Voir le produit.
💜 Où trouver des lunettes de luminothérapie ultra-pratiques ? Pour une utilisation mobile et discrète, les Luminette 3 se portent comme des lunettes classiques tout en délivrant la lumière nécessaire à la luminothérapie. Elles permettent de continuer vos activités quotidiennes pendant les séances et offrent une intensité comparable à une lampe 10 000 lux, avec trois réglages possibles. Ergonomiques et légères, elles sont faciles à transporter et adaptées à tous les visages. 👉 Voir le produit.
IV. Effets secondaires, précautions et danger de la luminothérapie
La luminothérapie est généralement bien tolérée. Les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, une agitation, une sécheresse oculaire ou des troubles du sommeil si la lampe est utilisée trop tard dans la journée [9].
💡 Bon à savoir : chez les personnes atteintes de trouble bipolaire, la luminothérapie ne semble pas augmenter significativement le risque de virage maniaque par rapport au placebo, selon les données disponibles [10]. Toutefois, un risque plus élevé a été observé chez les patients à cycles rapides. Par précaution, son utilisation doit se faire sous supervision médicale, avec des protocoles adaptés (exposition matinale, intensité contrôlée) chez les personnes bipolaires.
Par ailleurs, en cas de pathologie oculaire (rétinopathie, chirurgie récente), demandez un avis ophtalmologique avant utilisation [9].
V. combinaisons de la luminothérapie avec d’autres approches
La luminothérapie est souvent utilisée seule ou en combinaison avec d’autres stratégies pour atténuer les symptômes du trouble affectif saisonnier (TAS). Certaines approches peuvent compléter l’exposition lumineuse, mais le niveau de preuve scientifique varie selon les interventions [11].
1. Psychothérapie comportementale (CBT)
La thérapie cognitive et comportementale adaptée au SAD (CBT-SAD) est une approche psychothérapeutique qui aide à modifier les pensées et comportements négatifs liés au changement de saison. Des données montrent qu’elle peut réduire la récurrence des épisodes dépressifs saisonniers et être efficace au moins sur une saison hivernale complète, particulièrement quand les symptômes persistent malgré la luminothérapie [12].
2. Sommeil, rythmes circadiens et exposition à la lumière naturelle
Le trouble affectif saisonnier est étroitement lié à une désynchronisation du rythme circadien, notamment via une sécrétion inadaptée de la mélatonine. Des habitudes de sommeil régulières (heures de coucher et de lever stables) associées à une exposition matinale à la lumière naturelle contribuent à réaligner l’horloge biologique.
Des études ont montré qu’une exposition à la lumière naturelle le matin, par exemple lors d’une promenade quotidienne, améliore les scores d’humeur chez les personnes atteintes de TAS, bien que ces effets soient généralement plus modestes que ceux observés avec une luminothérapie standardisée [5].
Ces mesures d’hygiène circadienne constituent donc un complément pertinent à la luminothérapie.
3. Alimentation et compléments alimentaires
Les preuves directes des interventions alimentaires spécifiques contre le TAS sont encore limitées, mais une revue systématique des modifications du mode de vie a identifié plusieurs domaines de recherche, notamment la diète et l’activité physique, bien que les preuves restent insuffisantes pour des recommandations précises [13].

Par ailleurs, des plantes comme le millepertuis ont été étudiées. Le millepertuis est l’une des plantes les plus étudiées pour la dépression légère à modérée, y compris le trouble affectif saisonnier [14]. Plusieurs essais cliniques et méta-analyses montrent que les extraits standardisés peuvent réduire significativement les symptômes dépressifs, avec une efficacité comparable à certains antidépresseurs classiques pour les formes légères à modérées, mais avec un profil d’effets secondaires souvent plus favorable [15].
Bien que le millepertuis ne remplace pas un avis médical dans les formes modérées à sévères de TAS, il peut constituer une approche complémentaire intéressante, en particulier lorsqu’il est utilisé sous supervision médicale pour éviter les interactions médicamenteuses potentielles.
Certains praticiens évoquent d’autres plantes (ex. curcuma, safran) ou nutraceutiques, mais les données cliniques spécifiques au TAS restent insuffisantes pour valider leur efficacité.
💡 Bon à savoir : à ce jour, la supplémentation en vitamine D seule n’est pas considérée éfficace contre le TAS. Des taux sanguins bas de vitamine D sont fréquemment observés chez les personnes concernées, mais les résultats scientifiques sont contradictoires. Certaines études anciennes suggéraient un bénéfice potentiel, tandis que des essais randomisés plus larges et plus récents n’ont pas montré de réelles améliorations des symptômes dépressifs [11].
4. Activité physique régulière
L’activité physique a des effets bien documentés sur l’humeur générale et la santé mentale dans de nombreuses formes de dépression [16]. Par ailleurs, l’exercice régulier en extérieur maximise l’exposition à la lumière naturelle, ce qui peut théoriquement renforcer les effets de la luminothérapie.
5. Sommeil et rythmes circadiens
Un sommeil régulier et des routines de lever/coucher cohérentes sont essentiels pour la santé circadienne. Des interventions qui améliorent l’hygiène du sommeil (éviter les écrans tardifs, s’exposer aux lumières le matin) peuvent aider à réduire l’impact des longues nuits d’hiver sur l’humeur, même en dehors de la luminothérapie [13].
6. Médicaments et approches combinées
Pour les formes de TAS plus sévères, un traitement médicamenteux (antidépresseurs) peut être nécessaire, souvent en combinaison avec la luminothérapie. Les revues cliniques montrent que la luminothérapie est une option de première intention pour le TAS léger à modéré, mais les cas sévères nécessitent une prise en charge psychiatrique individualisée [11].
Conclusion
La luminothérapie est une option éprouvée, non invasive et généralement bien tolérée pour réduire les symptômes du trouble affectif saisonnier.
Les données issues d’essais contrôlés et de revues systématiques indiquent un bénéfice clinique réel, en particulier lorsqu’elle est utilisée de manière régulière, le matin, avec des lampes de qualité et une intensité adaptée.
Toutefois, la variabilité des études invite à une approche individualisée et à la consultation d’un professionnel en cas de doute ou de comorbidités, notamment un trouble bipolaire. Pour compléter votre stratégie de bien-être hivernal, découvrez également notre article sur les oméga‑3 et la santé mentale, qui peuvent contribuer à soutenir l’humeur et la fonction cognitive.
Bibliographie
Voir les références scientifiques
- Parry BL, Maurer EL. Light treatment of mood disorders. Dialogues Clin Neurosci. 2003 Dec;5(4):353-65. doi: 10.31887/DCNS.2003.5.4/bparry. PMID: 22033495; PMCID: PMC3181775.
- Gooley JJ, Chamberlain K, Smith KA, Khalsa SB, Rajaratnam SM, Van Reen E, Zeitzer JM, Czeisler CA, Lockley SW. Exposure to room light before bedtime suppresses melatonin onset and shortens melatonin duration in humans. J Clin Endocrinol Metab. 2011 Mar;96(3):E463-72. doi: 10.1210/jc.2010-2098. Epub 2010 Dec 30. PMID: 21193540; PMCID: PMC3047226.
- Pjrek E, Friedrich ME, Cambioli L, et al. The Efficacy of Light Therapy in the Treatment of Seasonal Affective Disorder: A Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials. Psychother Psychosom. 2020;89(1):17-24. doi:10.1159/000502891
- Huang, H.-T.; Huang, T.-W.; Hong, C.-T. Bright Light Therapy for Parkinson Disease: A Literature Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials. Biology 2021, 10, 1205. https://doi.org/10.3390/biology10111205
- Bertani DE, De Novellis AMP, Farina R, Latella E, Meloni M, Scala C, Valeo L, Galeazzi GM, Ferrari S. « Shedding Light on Light »: A Review on the Effects on Mental Health of Exposure to Optical Radiation. Int J Environ Res Public Health. 2021 Feb 9;18(4):1670. doi: 10.3390/ijerph18041670. PMID: 33572423; PMCID: PMC7916252.
- Wan Y, Ding J, Fan M, Huang H. Effectiveness of visible light for seasonal affective disorder: A systematic review and network meta-analysis. Medicine (Baltimore). 2025 Jul 4;104(27):e43107. doi: 10.1097/MD.0000000000043107. PMID: 40629637; PMCID: PMC12237333.
- Virk G, Reeves G, Rosenthal NE, Sher L, Postolache TT. Short exposure to light treatment improves depression scores in patients with seasonal affective disorder: A brief report. Int J Disabil Hum Dev. 2009 Jul;8(3):283-286. doi: 10.1901/jaba.2009.8-283. PMID: 20686638; PMCID: PMC2913518.
- Oldham MA, Oldham MB, Desan PH. Commercially Available Phototherapy Devices for Treatment of Depression: Physical Characteristics of Emitted Light. Psychiatr Res Clin Pract. 2019 Oct 3;1(2):49-57. doi: 10.1176/appi.prcp.2019.20180011. PMID: 36101875; PMCID: PMC9175704.
- American Psychiatric Association, Seasonal Affective Disorder (SAD)
- Benedetti F. Rate of switch from bipolar depression into mania after morning light therapy: A historical review. Psychiatry Res. 2018;261:351-356. doi:10.1016/j.psychres.2018.01.013.
- NIH, National Center for Complementary and Integrative Health, Seasonal Affective Disorder and Complementary Health Approaches: What the Science Says.
- Rohan KJ, Meyerhoff J, Ho SY, Evans M, Postolache TT, Vacek PM. Outcomes One and Two Winters Following Cognitive-Behavioral Therapy or Light Therapy for Seasonal Affective Disorder. Am J Psychiatry. 2016;173(3):244-251. doi:10.1176/appi.ajp.2015.15060773
- Rothenberg M, Nussbaumer-Streit B, Pjrek E, Winkler D. Lifestyle modification as intervention for seasonal affective disorder: A systematic review. J Psychiatr Res. 2024;174:209-219. doi:10.1016/j.jpsychires.2024.03.053
- About the cover: St. John’s wort. J Soc Integr Oncol. 2006;4(1):52-55.
- Miller AL. St. John’s Wort (Hypericum perforatum): clinical effects on depression and other conditions. Altern Med Rev. 1998;3(1):18-26.
- Wanjau MN, Möller H, Haigh F, Milat A, Hayek R, Lucas P, Veerman JL. Physical Activity and Depression and Anxiety Disorders: A Systematic Review of Reviews and Assessment of Causality. AJPM Focus. 2023 Feb 4;2(2):100074. doi: 10.1016/j.focus.2023.100074. PMID: 37790636; PMCID: PMC10546525.
Marlène Barthelme

Fondatrice et responsable éditoriale de Famtastique. Après plusieurs années dans le monde de la santé naturelle, je décide de venir en aide aux familles de façon plus générale ✨

