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Le sodium, un minéral essentiel pour l’équilibre hydrique et nerveux

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Omniprésent mais souvent mal compris, le sodium est un minéral essentiel qui soulève de nombreuses questions dans notre quotidien. Indispensable au fonctionnement de notre organisme, il est pourtant fréquemment pointé du doigt dans notre alimentation moderne. 

Selon l’OMS, la majorité de la population mondiale consommerait deux fois plus que les apports recommandés, participant ainsi à l’augmentation des risques cardiovasculaires [1]. Mais saviez-vous que derrière le simple sel de table se cachent de multiples formes de sodium, aux usages et aux effets variés ? 

Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les facettes insoupçonnées de ce minéral, son rôle crucial pour votre santé, et surtout comment l’apprivoiser au quotidien pour votre bien-être et celui de votre famille. Prête à démêler le vrai du faux et à devenir un expert du sodium ?

I. Qu’est-ce que le sodium ?

Le sodium est un élément minéral fondamental que l’on retrouve naturellement dans notre organisme et dans notre alimentation. Sur le plan chimique, il s’agit d’un électrolyte – un sel minéral capable de conduire l’électricité lorsqu’il est dissous dans l’eau. Cette propriété apparemment simple est en réalité capitale pour le fonctionnement de notre corps, car elle permet les transmissions nerveuses et les contractions musculaires [2].

Sel (riche en sodium) sur une table en marbre. Dans un récipient en bois et une cuillère en bois.

1. La distinction cruciale : sodium vs sel

Une confusion fréquente persiste entre le sodium et le sel de table. En réalité, le sel alimentaire (chlorure de sodium) est un composé chimique qui associe deux éléments : le sodium (Na+) et le chlorure (Cl-). Plus concrètement, 1 gramme de sel contient approximativement 400 mg de sodium [3]. Cette distinction est essentielle pour comprendre les informations nutritionnelles sur les emballages alimentaires et pour adapter sa consommation en connaissance de cause.

2. Le sodium dans l’organisme : un régulateur hors pair

Notre corps contient en moyenne 100 g de sodium, principalement réparti dans le liquide extracellulaire (le sang et la lymphe) [1]. Il joue un rôle primordial dans la régulation de la pression artérielle et le maintien de l’équilibre hydrique de l’organisme. Grâce à un mécanisme finement régulé appelé « homéostasie sodée », nos reins filtrent et réabsorbent en permanence le sodium pour en maintenir une concentration stable dans le sang, essentielle à notre survie.

II. Bienfaits du sodium

Le sodium est bien plus qu’un simple exhausteur de goût : c’est un nutriment vital qui orchestre des fonctions essentielles de notre organisme. Son rôle va bien au-delà de la saveur, touchant à l’équilibre le plus fondamental de notre corps.

1. Maître de l’équilibre hydrique

Le sodium agit comme un aimant à eau. Présent majoritairement à l’extérieur des cellules, il régule la répartition des fluides dans l’organisme en maintenant la pression osmotique [4]. Sans lui, l’eau ne pourrait pas être correctement distribuée à nos cellules et tissus, conduisant à une déshydratation sévère ou à des œdèmes.

2. Le chef d’orchestre de l’influx nerveux et musculaire

Un docteur pointe un cerveau en plastique pour expliquer les maladies neurodégénératives.

Chaque mouvement que vous faites, chaque pensée que vous avez, dépend du sodium. Cet électrolyte est crucial pour la transmission de l’influx nerveux et la contraction musculaire, y compris celle de notre cœur [5]. Le mécanisme est fascinant : le sodium et le potassium entrent et sortent des cellules nerveuses et musculaires, créant une impulsion électrique qui permet aux messages de circuler et aux muscles de se contracter.

3. Sodium, potassium et tension artérielle : un équilibre délicat

La relation entre le sodium et la tension artérielle est complexe et intimement liée à un autre minéral : le potassium. Ces deux électrolytes fonctionnent en parfaite opposition. Alors que le sodium retient l’eau et peut ainsi augmenter la pression dans les vaisseaux sanguins, le potassium favorise l’élimination de l’eau et du sodium par les reins et aide à relâcher les parois des vaisseaux [6]. 

C’est le ratio sodium / potassium dans l’alimentation, et non le sodium seul, qui est aujourd’hui considéré comme un facteur clé dans la régulation de la pression artérielle et la santé cardiovasculaire. Une alimentation riche en potassium (fruits, légumes) peut ainsi aider à contrebalancer les effets d’un excès de sodium.

III. Formes et usages du sodium au quotidien

Le sodium se présente sous de multiples formes, chacune avec des propriétés et des usages bien spécifiques dans notre vie de tous les jours.

1. En cuisine et en santé

Le chlorure de sodium est la forme la plus connue : notre sel de table. Indispensable à l’assaisonnement, il est aussi utilisé pour conserver les aliments (charcuteries, poissons salés).

Le bicarbonate de sodium est un incontournable multitâche. Ingrédient phare de la levure chimique, il fait lever les gâteaux. Dissous dans l’eau, c’est un remède traditionnel contre les brûlures d’estomac et les aphtes. Son pouvoir abrasif doux et neutralisateur d’odeurs en fait aussi un produit ménager et d’hygiène corporelle naturel (déodorant, blanchiment dentaire).

2. En cosmétique et produits d’hygiène

Les dérivés du sodium sont très présents dans nos salles de bain. Les tensioactifs comme le Sodium Lauryl Sulfate (SLS) et le Sodium Laureth Sulfate (SLES) sont responsables de la mousse dans les shampoings et gels douche. Le SLS, plus irritant, est souvent réservé aux produits moussants pour le corps. Le SLES, plus doux, se trouve fréquemment dans les produits pour cheveux ou peaux sensibles.

💡 Bon à savoir : on confond souvent le Sodium Lauryl Sulfate (SLS) et le Sodium Laureth Sulfate (SLES). Le SLES est généralement moins agressif car son procédé de fabrication (éthoxylation) le rend moins détergent. Face aux polémiques sur leur potentiel irritant, les alternatives se multiplient : les tensioactifs doux d’origine naturelle comme le Sodium Coco Sulfate ou le Cocamidopropyl Betaine.

À l’opposé, le sodium hyaluronate est un actif hydratant star. Capable de retenir jusqu’à 1 000 fois son poids en eau, il est recherché dans les sérums et crèmes pour son pouvoir repulpant et anti-âge.

3. En chimie et industrie

Le sodium hydroxyde (soude caustique) est un ingrédient puissant. On le trouve dans les produits déboucheurs de canalisations ou les détachants pour son action dissolvante sur les graisses et les matières organiques. Son usage requiert une grande prudence (port de gants, ventilation) en raison de son potentiel corrosif pour la peau et les muqueuses. Il est également utilisé dans la fabrication artisanale du savon (saponification).

IV. Le sodium dans le corps humain

La mesure précise du sodium dans l’organisme est un indicateur clinique essentiel de l’équilibre hydrique et électrolytique, évalué principalement par des analyses sanguines et urinaires.

1. Sodium sérique et sodium urinaire

Le sodium sérique, mesuré dans le plasma par une simple prise de sang, reflète la concentration de ce minéral dans le liquide extracellulaire. 

🩸 Sa valeur est finement régulée entre 135 et 145 mmol / L par des mécanismes hormonaux, principalement la vasopressine (ADH) et le système rénine-angiotensine-aldostérone [7].

Un sodium sérique bas (< 135 mmol / L), ou hyponatrémie, est le trouble électrolytique le plus fréquent en pratique clinique, souvent lié à une rétention d’eau excessive (en cas de syndrome de sécrétion inappropriée d’ADH, ou d’insuffisance cardiaque) plutôt qu’à un vrai déficit en sodium [8]. À l’inverse, un sodium sérique élevé (> 145 mmol / L) signe généralement un déficit en eau libre, c’est-à-dire un manque d’eau par rapport à la quantité de sodium présente dans l’organisme.

L’analyse du sodium urinaire est cruciale pour en déterminer la cause. Une natriurèse basse (< 20 mmol / L) indique une conservation appropriée du minéral par le rein en réponse à une hypovolémie (déshydratation) effective. À l’inverse, une natriurèse inappropriément élevée (> 40 mmol / L) en contexte d’hyponatrémie suggère une perte rénale de sodium, comme sous l’effet de diurétiques [9].

L’interprétation conjointe de la natrémie et de la natriurèse permet au clinicien de distinguer les causes rénales et extra rénales des troubles sodiques et de guider le traitement, qu’il s’agisse d’une restriction hydrique ou d’une supplémentation en soluté salé.

2. Sodium bas (Hyponatrémie)

L’hyponatrémie, définie par un sodium sérique inférieur à 135 mmol / L, survient rarement par un simple manque d’apport en sel. Elle résulte le plus souvent d’une rétention d’eau excessive diluant le minéral dans le sang, ou de pertes sodées anormales [10].

Une femme asiatique allongée dans un lit qui a un sodium trop bas et souffre de nausées et maux de tête.

Symptômes d’un sodium trop bas

Les symptômes, souvent neurologiques, sont liés à un œdème cérébral induit par l’hypo-osmolarité du sang [11] :

  • Légers à modérés : nausées, céphalées, fatigue, crampes musculaires, vertiges, confusion ;
  • Sévères : troubles de la conscience, convulsions, coma, arrêt respiratoire.

Causes principales

  • Excès d’eau : potomanie (consommation compulsive d’eau), syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique (SIADH) ;
  • Pertes rénales : prise de diurétiques thiazidiques (fréquent), insuffisance surrénale ;
  • Pertes digestives : vomissements, diarrhées sévères ;
  • Prise de médicaments : découvrez la liste de ces médicaments plus bas dans l’article (voir FAQ).

Précautions

Un avis médical immédiat est nécessaire dès l’apparition de symptômes neurologiques. La correction d’une hyponatrémie chronique doit être lente et contrôlée pour éviter une myélinolyse centropontine, une complication neurologique grave pouvant survenir si la natrémie remonte trop vite [12]. L’automédication par une surconsommation de sel est fortement déconseillée.

💡 Bon à savoir : pourquoi un manque d’eau peut causer un manque de sodium ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une hydratation insuffisante est aussi une cause fréquente de manque de sodium, surtout chez les personnes âgées. En effet, un apport en eau trop faible entraîne une déshydratation. Pour compenser la perte de volume sanguin, l’organisme active des mécanismes de rétention d’eau qui ont pour effet de diluer le sodium présent dans le sang.

Facteurs aggravants chez la personne âgée :

  • Sensation de soif diminuée : elle ne ressent pas le besoin de boire.
  • Fonction rénale altérée : les reins retiennent moins bien l’eau.
  • Traitements médicamenteux : certains médicaments (ex: diurétiques) augmentent les pertes en eau et en sodium.

Ainsi, un apport hydrique insuffisant — surtout s’il est associé à une alimentation pauvre en sel — conduit le plus souvent à une baisse du taux de sodium sanguin.

3. Sodium élevé (Hypernatrémie)

L’hypernatrémie, définie par un sodium sérique > 145 mmol / L, reflète toujours un déficit en eau libre relative par rapport au sodium dans l’organisme [13].

Une femme d'âge mûr boit un verre d'eau avec du collagène en poudre.

Causes principales

  • Déshydratation : apports hydriques insuffisants (personnes âgées, nourrissons), pertes d’eau importantes (diarrhées, sudation, brûlures étendues).
  • Pertes rénales en eau : diabète insipide, diurétiques ;
  • Surcharge en sodium : apport excessif de sel (rare, souvent iatrogène).

Conséquences

L’hypernatrémie provoque une contraction des cellules cérébrales et une déshydratation intracellulaire [14] :

  • Symptômes neurologiques : soif intense, agitation, faiblesse musculaire, confusion, coma ;
  • Risques cardiovasculaires : l’hypervolémie associée peut aggraver une hypertension artérielle préexistante et augmenter la charge cardiaque.

Prise en charge

Elle repose sur la réhydratation prudente, de préférence par voie orale ou avec des solutés hypotoniques sous contrôle médical, afin de corriger le déficit en eau sans provoquer d’œdème cérébral.

V. Sodium et alimentation

1. Sodium alimentaire et besoins quotidiens

🧂 L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de limiter l’apport en sodium à 2 g par jour maximum, ce qui correspond à environ 5 g de sel de table (sodium chlorure) [15]. Or, dans les pays occidentaux, la consommation moyenne est souvent 2 à 3 fois plus élevée, principalement à cause des aliments transformés.

Chez l’enfant, les besoins sont beaucoup plus faibles : environ 1 à 2 g de sel par jour suffisent. Un excès trop précoce est problématique : il favorise le développement d’une appétence pour le goût salé et augmente le risque d’hypertension à l’âge adulte [16].

Chez les seniors, ce minéral joue un rôle encore plus critique. Avec l’âge, la sensation de soif diminue, ce qui expose au risque de déshydratation et d’hyponatrémie (sodium trop bas dans le sang). Cette situation peut être aggravée par certains traitements comme les diurétiques. Une surveillance régulière de la consommation du minéral est donc essentielle dans cette population.

🚴 Et qu’en est-il des sportifs ? La transpiration entraîne une perte du minéral. Cependant, pour la majorité des efforts (moins de 2 heures), une simple hydratation à l’eau suffit. Les boissons ou compléments enrichis en électrolytes (sodium, potassium, magnésium) ne sont utiles que lors d’efforts prolongés et intenses. Si cela est votre cas, alors un complexe d’électrolytes pourrait vous aider à mieux récupérer.

💜 Où trouver un complément en électrolytes adapté aux sportifs ? Pour les vrais sportifs ou les personnes ayant des besoins accrus en minéraux, il existe des compléments alimentaires spécifiquement formulés. Voici un complexe d’électrolytes sans sucre qui contient sodium, calcium, magnésium, potassium et chlorure, dosés à 900 mg par portion. Végan, sans gluten et sans allergènes, son format comprimé constitue une alternative pratique aux poudres et sachets : 👉 voir le produit.

Enfin, l’équilibre sodium / potassium est déterminant pour la santé cardiovasculaire. Le potassium (fruits, légumes, légumineuses) et le magnésium participent à l’équilibre électrolytique et contrebalancent les effets délétères d’un excès de sodium [17].

💡 Bon à savoir : sur les étiquettes alimentaires, on lit souvent le sodium en mg. Pour convertir en sel : Na × 2,5 = sel (ex. 400 mg de sodium = 1 g de sel).

2. Les aliments riches en sodium

Les principales sources de sodium alimentaire sont les plats transformés, les charcuteries et les fromages, qui représentent près de 75 % de l’apport total. À l’inverse, une alimentation basée sur des produits frais, riches en potassium (fruits, légumes, noix) permet de rééquilibrer l’apport.

  • En cas d’excès, il vaut mieux limiter les aliments ultra-transformés, les snacks salés, et les condiments industriels ;
  • En cas de carence (rare en dehors des contextes médicaux), certains aliments naturellement riches en sodium comme les fruits de mer, les olives, le pain ou les fromages peuvent être utiles.

💡 Bon à savoir : faut-il préférer le sel de mer ou le sel rose de l’Himalaya ? Nutritionnellement, leur teneur en sodium est identique. Le sel marin et le sel rose de l’Himalaya contiennent des minéraux traces (magnésium, calcium) en quantités infimes, sans bénéfice santé significatif par rapport au sel iodé classique. Le mieux est de choisir un sel de qualité, peu raffiné.

Par ailleurs, pour relever les plats sans excès de sel, on peut miser sur les herbes fraîches (basilic, persil), les épices (curcuma, paprika) ou un filet de jus de citron, qui intensifie les saveurs sans sodium ajouté.

3. Sodium dans l’eau

L’eau est une source non négligeable de sodium, même si sa teneur varie fortement selon son origine. Certaines eaux minérales sont réputées pour leur richesse en sels minéraux, tandis que d’autres restent très faiblement minéralisées. Comprendre ces différences est essentiel, surtout pour les personnes qui doivent limiter leur consommation de ce minéral (hypertension, insuffisance cardiaque, régime sans sel strict).

Eaux plates riches en sodium

La plupart des eaux plates sont naturellement pauvres en sodium, surtout lorsqu’on les compare aux eaux gazeuses, souvent plus minéralisées.

Mais certaines rares eaux plates naturelles peuvent contenir des concentrations relativement élevées en ce minéral, parfois supérieures à 200 mg / L. Ces eaux sont souvent conseillées dans des contextes précis, par exemple en cas de pratique sportive intense (remplacement des électrolytes perdus par la sueur). Toutefois, elles ne conviennent pas aux personnes devant réduire leur apport en sel.

 👉 Exemple : certaines eaux thermales utilisées en cure sont réputées pour leur forte minéralisation, incluant le sodium.

À l’inverse, des eaux plates comme Volvic, Vittel, Contrex, Evian, Thonon, Mont Roucous, Wattwiller, Courmayeur présentent une minéralisation beaucoup plus faible, avec un taux de sodium inférieur à 15 mg / L, ce qui les rend adaptées à une consommation quotidienne, y compris pour les bébés ou les régimes pauvres en sel.

Les eaux plates les plus riches en sodium sont :

  • Hépar : 14,2 mg / l ;
  • Cristaline : 21 mg / l ;
  • Saint Amand : 28 mg / l.

Eaux gazeuses riches en sodium

Les eaux gazeuses, surtout celles naturellement gazeuses, peuvent contenir davantage de sodium. Ce taux contribue aux apports quotidiens. Des eaux pétillantes, comme Vichy Célestins ou Saint-Yorre, sont particulièrement riches en sodium (plus de 1 g / L) et sont donc à consommer avec modération en cas d’hypertension ou de régime hyposodé strict.

Un verre d'eau gazeuse avec du citron et de la menthe.

En revanche, pour les sportifs ou après une transpiration abondante, une eau gazeuse riche en ce minéral peut aider à rétablir l’équilibre électrolytique plus rapidement.

Les eaux gazeuses les plus riches en sodium sont : 

  • Badoit : 180 mg / l ;
  • Rozana : 493 mg / l ;
  • Vichy Célestins : 1172 mg / l ;
  • Vichy St-Yorre : 1708 mg.

Il existe tout de même des eaux moins concentrées en sodium, comme le Perrier, la Salvetat, qui affichent moins de 10 mg de sodium par litre.

Eau filtrée au charbon actif : quel impact sur le sodium ?

De plus en plus de foyers utilisent, avec raison, des carafes filtrantes au charbon actif ou des systèmes de filtration pour améliorer le goût de l’eau du robinet et réduire certains contaminants (chlore, pesticides, PFAS, résidus médicamenteux).

Cependant, il est utile de savoir que ces filtres n’ont pas vraiment d’impact sur la teneur en sodium. Étant un minéral dissous sous forme d’ions, il traverse facilement les filtres à charbon actif. La filtration peut modifier légèrement le goût de l’eau, mais elle n’abaisse pas significativement la concentration en sodium.

Pour réellement réduire la teneur en sodium de l’eau, il faudrait recourir à une osmose inverse (système plus complexe et coûteux), qui élimine une grande partie des minéraux dissous.

Conclusion

Le sodium est un minéral essentiel mais dont la consommation doit être maîtrisée. Indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, son excès présente des risques réels pour la santé cardiovasculaire. L’équilibre entre vos apports alimentaires, son taux dans le sang et son élimination urinaire est crucial.

La clé ? Adopter une alimentation variée, riche en potassium (fruits, légumes), limiter les plats transformés et maintenir une bonne hydratation. N’oubliez pas que cet équilibre sodium-potassium fonctionne en synergie avec d’autres minéraux, comme le magnésium, dont vous pouvez découvrir le rôle fondamental dans notre article dédié.

En étant attentif à votre consommation de sel et en privilégiant les aliments bruts, vous prenez soin de votre santé au quotidien.

FAQ : Foire aux Questions

Baisse de sodium et médicaments

De nombreux médicaments ou drogues peuvent provoquer une hyponatrémie, et c’est un effet secondaire important à connaître [13]. Voici les principaux mécanismes en cause :

Baisse de sodium et médicaments : mécanismes fréquents

  • Stimulation de la sécrétion d’ADH (hormone antidiurétique) qui limite l’élimination d’eau par les reins ;
  • Augmentation de l’effet de l’ADH au niveau rénal ;
  • Perte de sodium (par les reins ou la sueur) ;
  • Potomanie : incitation à boire de grandes quantités d’eau.

Voici, tout de suite, une liste des médicaments fréquemment impliqués dans la baisse de sodium.

1. Les diurétiques

Diurétiques thiazidiques (RISQUE ÉLEVÉ)

Ils empêchent le rein de concentrer les urines et provoquent une perte de sodium plus importante que la perte d’eau. C’est la cause médicamenteuse la plus fréquente d’hyponatrémie, surtout chez les personnes âgées. Ils incluent :

  • Hydrochlorothiazide (Esidrex®, Hydrochlorothiazide) ;
  • Indapamide (Tertensif®, Fludex®).

Diurétiques de l’anse (RISQUE MOINDRE)

Ils provoquent une excrétion puissante d’eau et de sodium. Ils causent plus souvent une déshydratation (hypernatrémie) ou, plus rarement, une hyponatrémie par déplétion volémique sévère. Ils incluent :

  • Furosémide (Lasilix®, Furosémide Biogaran®, Furosémide Arrow®) ;
  • Bumétanide (Burinex®).

2. Les antidépresseurs

Ils stimulent la libération d’ADH (SIADH – Syndrome de Sécrétion Inappropriée d’ADH). Ils incluent :

  • ISRS : Citalopram (Seropram®), Sertraline (Zoloft®), Fluoxétine (Prozac®) ;
  • IRSNa : Venlafaxine (Effexor®) ;
  • Tricycliques : Amitriptyline (Laroxyl®).

3. Les antipsychotiques / neuroleptiques

Ils potentialisent l’effet de l’ADH sur le rein ou stimulent sa sécrétion (SIADH). La carbamazépine est particulièrement connue pour cet effet. Ils incluent :

  • Carbamazépine (Tégrétol®) ;
  • Phénytoïne ;
  • Lamotrigine (Lamictal®).

4. Les antidouleurs opioïdes

Ils stimulent la libération d’ADH : Morphine, Oxycodone, Tramadol.

5. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Ils potentialisent l’effet de l’ADH en inhibant la synthèse des prostaglandines (normalement inhibitrices de l’ADH) :

  • Ibuprofène (Advil®, Nurofen®) ;
  • Naproxène ;
  • Diclofénac.

6. Les chimiothérapies anticancéreuses

Elles endommagent les cellules et peuvent stimuler une libération massive d’ADH (SIADH). La vincristine est particulièrement associée à cet effet :

  • Cyclophosphamide ;
  • Vincristine ;
  • Vinblastine.

7. La MDMA (Ecstasy)

Cette drogue illicite provoque une soif intense (potomanie) et une stimulation massive de l’ADH, conduisant à des hyponatrémies sévères et parfois mortelles.

Consommation de sel

Le régime sans sel strict est-il recommandé pour tout le monde ?

Non, un régime sans sel strict (moins de 2 g de sodium/jour) est généralement réservé à des situations médicales précises (insuffisance cardiaque sévère, certaines maladies rénales) sous supervision médicale. Pour la plupart des gens, il s’agit de réduire l’excès de sodium, surtout caché dans les produits transformés, tout en conservant une alimentation équilibrée. Éliminer complètement le sel peut être dangereux et conduire à une hyponatrémie.

Comment faire pour estimer rapidement ma consommation de sel au quotidien ?

Une astuce simple : cuisinez un maximum de plats maison à base d’aliments non transformés. Ainsi, vous contrôlez exactement la quantité de sel ajoutée. Ensuite, soyez vigilant sur les aliments clés souvent très salés : le pain, la charcuterie, les fromages, les sauces et les plats préparés. En limitant ces derniers, vous réduisez naturellement et significativement votre apport.

Les sels « light » ou à teneur réduite en sodium sont-ils une bonne alternative ?

Ils peuvent être utiles dans certains cas, mais il faut comprendre leur composition. Ils sont souvent mélangés à du chlorure de potassium. Attention donc si vous souffrez d’insuffisance rénale ou si vous prenez des médicaments qui élèvent le potassium (comme certains diurétiques). Le goût peut également être légèrement différent (amertume métallique). Le meilleur conseil reste d’éduquer progressivement vos papilles à apprécier les saveurs naturelles des aliments et des épices.

Bibliographie

Voir les références scientifiques

  1. OMS, L’OMS publie de nouvelles normes pour aider les pays à réduire l’apport de sel et à sauver des vies, 5 mai 2021
  2. Strazzullo P, Leclercq C. Sodium. Adv Nutr. 2014 Mar 1;5(2):188-90. doi: 10.3945/an.113.005215. PMID: 24618759; PMCID: PMC3951800.
  3. Johnson C, Raj TS, Trudeau L, Bacon SL, Padwal R, Webster J, Campbell N. The science of salt: a systematic review of clinical salt studies 2013 to 2014. J Clin Hypertens (Greenwich). 2015 May;17(5):401-11. doi: 10.1111/jch.12529. Epub 2015 Mar 19. PMID: 25789451; PMCID: PMC8031633. 
  4. Strazzullo, P., & Leclercq, C. (2014). Sodium. Advances in Nutrition, 5(2), 188–190.
  5. Talal, Enas & Mahmood, Fatimah & Mohammed, Ghufran & Merie, Ghufran & Saadi, Ali. (2025). The Medical Importance of Sodium and Potassium. 10.54660/IJPGRR.2025.2.2.01-10.
  6. Perez, V., & Chang, E. T. (2014). Sodium-to-potassium ratio and blood pressure, hypertension, and related factors. Advances in Nutrition, 5(6), 712–741. 
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  9. Milionis HJ, Liamis GL, Elisaf MS. The hyponatremic patient: a systematic approach to laboratory diagnosis. CMAJ. 2002 Apr 16;166(8):1056-62. PMID: 12002984; PMCID: PMC100882. 
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  13. Liamis G, Milionis HJ, Elisaf M. A review of drug-induced hypernatraemia. NDT Plus. 2009;2(5):339-346. doi:10.1093/ndtplus/sfp085
  14. Adrogué, H. J., & Madias, N. E. (2000). Hypernatremia. The New England Journal of Medicine, 342(20), 1493–1499.
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  16. He, F. J., & MacGregor, G. A. (2006). Importance of salt in determining blood pressure in children: meta-analysis of controlled trials. Hypertension, 48(5), 861-869.
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Marlène Barthelme

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Fondatrice et responsable éditoriale de Famtastique. Après plusieurs années dans le monde de la santé naturelle, je décide de venir en aide aux familles de façon plus générale ✨